Enghien: le collège communal se met «en grève de la démocratie» et n'ouvre pas la séance du conseil communal

C'est une scène plutôt inhabituelle à laquelle ont assisté les conseillers communaux d'Enghien. Dès sa prise de parole, le bourgmestre Olivier Saint-Amand, a expliqué qu'il n'ouvrirait pas la séance du conseil communal prévue ce jeudi soir. Les autres membres du collège communal ont enchaîné: "nous considérons en effet qu'il y a des menaces graves qui pèsent aujourd'hui sur l'exercice de notre mandat démocratique."

Durant quelques minutes, ils ont ainsi expliqué la situation que les élus vivent quotidiennement, ainsi que les agents communaux: attaques sur les réseaux sociaux, critiques régulières, et même agression verbales sur le terrain. "Récemment un agent communal, secrétaire de notre service travaux a été agressé verbalement par un groupe de citoyens qui se sont invités dans nos bureaux(...)"

Le collège a également rappelé qu'il n'y avait aucune protection juridique. "La justice n'est pas en capacité de poursuivre les délits à l'encontre des élus et des agents des services publics, notamment via les réseaux sociaux."

Il y a un an, l'Union des Villes et Communes avait réalisé un rapport sur le blues des élus. Visiblement, un an plus tard, aucune solution n'a été apportée et le malaise est toujours aussi important.

Pour montrer ce malaise et son indignation, le collège n'a donc pas ouvert la séance du conseil et a quitté la salle. "Nous posons un geste fort. Nous nous mettons en grève de la démocratie. Cet arrêt n'est pas une victoire pour les ennemis du droit. Nous choisissons de mettre la démocratie en pause pendant quelques heures pour éviter qu'elle ne s'arrête bien plus longtemps quand tous les démocrates auront déserté ou auront été chassés."