Le prochain commandant de la Zone de secours de Wallonie picarde sera moins payé que le précédent : «Une aberration sans nom», s'insurge Paul-Olivier Delannois
La zone passe de la catégorie 4 à 3 avec une incidence sur la salaire du commandant.
Après le départ d'Olivier Lowagie il y a plusieurs mois, la Zone de secours de Wallonie picarde va prochainement désigner son nouveau commandant. Celui-ci aura un salaire moins élevé que son prédécesseur. La raison ? La Zone de secours n'est plus en catégorie 4, mais en 3. "La raison de ce changement serait due au fait que nous disposons de moins de casernes", explique le président de la zone Paul-Olivier Delannois.
Ces dernières années, trois nouvelles casernes sont sorties de terre à Rebaix, Evregnies et Blaton et plusieurs petites casernes ont fermé leurs portes. Pour Paul-Olivier Delannois, c'est un non-sens de changer de catégorie. "C'est une aberration sans nom. Dans ce système est puni celui qui propose des mesures de rationalisation pour diminuer les coûts des dépenses publiques. En agissant de telle manière, j'ai l'impression que le système punit les bons élèves", s'insurge-t-il dans un courrier envoyé à la ministre de l'Intérieur Annelise Verlinden.
"Pas une mesure attractive", pour recruter un nouveau commandant
L'instauration d'un fonctionnement en zone pour une grande partie du territoire de la Wallonie picarde a pris plusieurs années et créé beaucoup de tensions.
"Les commandants de zone ont eu énormément de difficultés à mettre en place les zones de secours que peu de personnes, et c'est un euphémisme, souhaitaient. Personnellement, j'ai dû faire face depuis le début de cette zone aux réticences des pompiers, des bourgmestres, des syndicats. Aujourd'hui, les syndicats ont décapité totalement la Zone de secours de Wallonie picarde et nous devrons, dans peu de temps, remplacer le commandant démissionnaire. Je ne pense pas que diminuer le salaire du commandant sera une mesure attractive. Je ne me bats pas personnellement sur le montant en jeu, mais j'estime que la symbolique est forte. Que les syndicats continuent à taper sur le commandant de zone car au final, ils obtiennent ce qu'ils veulent. A titre personnel, personnel, si j'ai le bonheur d'être réélu bourgmestre en 2024, je peux vous garantir que je ne me représenterai plus à la tête de la zone de secours. Le syndicat aura encore eu ce qu'il voulait", conclut Paul-Olivier Delannois.
J.C.
