Jean-Luc Crucke propose un ancien patron de RTL comme médiateur pour la réforme des médias de proximité

Jean-Luc Crucke propose un ancien patron de RTL comme médiateur pour la réforme des médias de proximité

Le ministre fédéral a aussi affirmé un soutien direct à notélé.

Ce samedi, le ministre fédéral du Climat, de l'Environnement et de la Mobilité Jean-Luc Crucke (les Engagés) était sur notre plateau. L'occasion pour lui d'évoquer l'actualité de ces dernières semaines et notamment l'avenir des médias de proximité, suite au projet de réforme de la ministre des Médias Jacqueline Galant (MR). Pour rappel, la libérale souhaite réduire le nombre de proximité à 8 plutôt que 12 actuellement. Dans le Hainaut, on passerait donc de 4 à 2 médias de proximité. notélé pourrait donc être impacté par une éventuelle fusion. Pour Jean-Luc Crucke, c'est inconcevable. "Ce qui m'importe dans ce dossier, c'est notélé et je l'ai dit à la ministre : on ne touchera pas à notélé."

Pour l'actuel ministre fédéral, cette réforme ne doit pas être seulement politique. "Je pense qu'il faut dépolitiser ce dossier parce que ce n'est pas qu'un combat de coqs politiques. Il ne m'intéresse pas, ce combat-là. C'est d'abord un combat culturel. C'est un vrai combat territorial, de respect de ce que nous sommes, comme wallons picards." Jean-Luc Crucke souhaite également que les conventions liant les médias de proximité et la Fédération Wallonie-Bruxelles soient respectées jusqu'à leur terme. "Les conventions doivent être respectées. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'améliorations à faire. Il y a toujours des améliorations à faire. Mais moi, je ne veux pas entendre que notélé soit partout prises en exemple et que parce qu'on pense qu'il faut fusionner, on va la fusionner. No passaran, je veux être très clair."

Un médiateur pour changer de méthode ?

Le Frasnois se montre incisif envers le projet de la ministre Galant. "Les Wallons picards, ils ont le sens de la mesure, ils ont le sens de la nuance. Ce sont des gens polis, affables, mais ils peuvent se fâcher aussi. Il ne faut pas monter le dossier trop loin parce qu'alors ce ne sera pas de la casse, ce serait une vraie fracture." Il exclut toutefois que le dossier des médias de proximité soit synonyme de chute de gouvernement. Pour lui, il faut surtout changer de méthode. "Je ne suis pas la ministre mais si je devais lui donner un conseil en la matière, je désignerai une sorte de médiateur, quelqu'un qui, dans le monde de la communication, est respecté, connu. Il y en a un qui est proche de chez nous d'ailleurs, Philippe Delusinne, ancien patron de RTL. (...) Demandons lui de faire une étude sur ces douze télévisions locales et de voir comment on peut trouver avec cette modération, cette intelligence, trouver une solution et peut être aider le gouvernement en la matière. Ça permettra de dédiaboliser le dossier, de revenir au calme et surtout d'aller là où il faut trouver les bonnes solutions."

Le ministre fédéral ne rejette pas pour autant tout projet de fusion. "Il ne faut pas par principe dire on est contre des fusions. Il y a par exemple une réalité du Centre qui existe. Je n'ai pas l'impression que cela pose trop de difficultés par rapport à ceux qui y sont. Ce que je sais, c'est que pour nous, comme Wallons picards, ce n'est pas ce que nous souhaitons, ce n'est pas que nous revendiquons et ce n'est pas ce sur quoi on acceptera de négocier.(...) Il y a des lignes rouges qu'il ne faut pas franchir. Ça ne va faire que rendre le dossier plus difficile. Donc clairement, qu'on sache ce que les uns et les autres veulent et qu'on s'en rapproche."


R.R.