La facture énergétique de la Ville de Tournai explose de 4,3 millions d'euros, soit 60 euros par habitant

Le budget 2023 est en boni de 5.678 euros.
Ce lundi soir, le budget 2023 était à l'ordre du jour du conseil communal de Tournai. Un budget à l’équilibre (léger boni de 5.678 euros à l'ordinaire) qui a nécessité un "travail complexe et ardu" selon Philippe Robert, bourgmestre faisant fonction en l'absence de Paul-Olivier Delannois, qui regrette que la Ville doive faire face à des décisions prises ailleurs.
Les dotations au CPAS et à la police augmentent considérablement, l’indexation des salaires a aussi un coût qui se chiffre en millions. Il faut y rajouter cette année le coût de l’énergie. "La commune, comme les particuliers, est confrontée à la hausse vertigineuse des coûts de l’énergie. Rien que pour l’énergie, c’est 4.315.000 euros en plus qu’il faut trouver ! Pour rendre plus concret : c’est plus de 60 euros par habitant. Heureusement que nous avons déployé depuis quelques années une vraie politique de réduction de la consommation d’énergie. Néanmoins, les miracles n’existent pas", rajoute Philippe Robert.
A l’extraordinaire, la majorité PS-Ecolo précise et regrette "qu’il y a un certain nombre de réinscriptions et de dépenses en exercices antérieurs. Certains projets ont été retardés directement en raison de la forte augmentation que subissent automatiquement les matériaux et de la main d’œuvre. Cela affecte aussi les marchés publics et certains crédits même prudemment fixés ont été explosés par ces augmentations parfois faramineuses".
Le patrimoine et les bâtiments coûtent chers mais c’est une priorité de la majorité qui se réjouit aussi d’injecter de l’argent dans le durable, le photovoltaïque, les écoles et les crèches.
L’opposition n’est pas convaincue
Le groupe Ensemble s’est abstenu. Son chef de file Benjamin Brotcorne est inquiet. "Les budgets se suivent et se ressemblent et cela ne nous rassure pas pour l’avenir. Heureusement les dividendes d’IDETA font du bien. Le plan Oxygène aussi mais il faudra rembourser. Je suis aussi inquiet du non-remplacement du personnel partant à la retraite. L’administration se vide, je m’interroge sur le service qui sera offert au public."
Marie-Christine Marghem, cheffe de file du MR, va dans le même sens. "Nous nous abstenons à l’ordinaire. On savait déjà que ce serait difficile mais rien en comparaison de ce à quoi il faut s’attendre en 2024. Vous n’êtes pas responsables de la conjoncture, mais vous n’avez pas été prévoyants, heureusement que le plan Oxygène a été mis en place mais il faudra rembourser et ça va impacter les générations futures", souligne la députée. "Nous voterons non à l’extraordinaire car je suis inquiète. Les chantiers en cours sont nombreux, les coûts vont augmenter et les subsides ne sont jamais à 100 %. Il y a des chantiers qui se trainent lamentablement comme la Maison de la culture. Je pense que vous devez revoir votre budget extraordinaire. Nous regrettons enfin le recours systématique à l’externalisation des chantiers, au détriment du savoir-faire du personnel communal."
Gaëtan Lebailly