UNESCO : face aux arguments des autres nations, la Belgique a finalement demandé elle-même le retrait de la Ducasse d'Ath

UNESCO : face aux arguments des autres nations, la Belgique a finalement demandé elle-même le retrait de la Ducasse d'Ath

Par ce geste, la Belgique souhaite sortir par le haut de cette situation difficile, rappeler avec fermeté son engagement dans la lutte contre le racisme et les discriminations sous toutes ses formes.

Lors de la session du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de ce vendredi (à voir en intégralité ici), le comité a pris la décision unanime de retirer à la Ducasse d’Ath sa reconnaissance UNESCO.

Le cabinet de la ministre de la Culture Bénédicte Linard a publié un communiqué dans lequel il est expliqué que la Belgique a demandé elle-même le retrait de la Ducasse d'Ath.

"Cette demande de retrait intervient dans un contexte de polémiques entourant le personnage controversé du « Sauvage » de Ath depuis plusieurs années. Pour rappel, un processus de réflexion est en cours à Ath visant à faire évoluer le personnage controversé du « Sauvage » et plusieurs alertes avaient été envoyées aux autorités communales athoises pour qu’ils l’accélèrent, et ainsi éviter le retrait qui intervient aujourd’hui. La Belgique aurait souhaité la mise en œuvre d’un mécanisme de « suivi approfondi » tel qu’il était recommandé, qui aurait permis à la Communauté de Ath de continuer le travail de réflexion citoyenne en cours en préservant l’inscription. Cependant, les symboles véhiculés par le personnage du Sauvage ont été jugés trop graves pour que le Comité s’exprime de manière unanime en faveur de cette option. Face à la pression internationale et sociétale, qui est forte et légitime, la Belgique a décidé de demander elle-même le retrait de la Ducasse. Par ce geste, la Belgique souhaite sortir par le haut de cette situation difficile, rappeler avec fermeté son engagement dans la lutte contre le racisme et les discriminations sous toutes ses formes et sa compréhension des reproches exprimés par de nombreuses voix, et protéger le patrimoine ainsi que l’image de notre pays. En effet, d’autres folklores étaient liés à cette reconnaissance, notamment le Doudou de Mons et le Meyboom à Bruxelles. Les événements folkloriques sont importants dans nos vies, ils sont des moments festifs et positifs, de partage et de retrouvailles. Il est dommageable qu’ils soient entachés de telles polémiques. Le patrimoine immatériel est vivant et évolue au rythme des décennies et de la société qui le transmet de génération en génération. Des évolutions de notre folklore, à Ath et ailleurs, sont déjà intervenues dans le passé. Nous espérons que le travail de concertation et de réflexion en cours à Ath pourra se poursuivre afin de permettre à notre patrimoine et à notre folklore de garder son caractère joyeux reconnu et ancré dans son époque, grâce à des moments de partage où chaque personne se sent respectée et bienvenue."


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