Procès Nicoletti: entre frustrations et immaturité

Procès Nicoletti: entre frustrations et immaturité

Procès Nicoletti: entre frustrations et immaturité

C'est Jean-Philippe Rivière, qui représente la famille de la victime Valentin Beghin, qui a entamé cette matinée de plaidoiries.

Pour l’avocat Jean-Philippe Rivière, cette terrible nuit a été une nuit de frustrations accumulées. Alexandro Nicoletti se fait injustement virer du Captain, chemise déchirée et tâches de sang. Avec quelques amis, il se rend au Come-Back où rien ne s'arrange. Il se bagarre avec son cousin, un groupe de jeunes dont Valentin Beghin se moque de lui et c'en est trop. Alexandro Nicoletti recule alors brusquement sur le parking du Come-Back, manquant par miracle de renverser quelqu'un. Il exhibe ensuite un couteau de cuisine dont tous se moquent encore. Il devient furieux et enragé. Au lieu de rentrer chez lui, il reste, comme le dit Me Rivière, et tente d'écraser Kevin Caby sur la chaussée de Bruxelles. Il échappe de justesse à l'impact. « Alors, au lieu de partir et d'en rester là il ne bouge pas voulant laver l'humiliation. Ses frustrations sont au sommet et le prédateur a choisi ses proies ».

Alors à vive allure, Alexandro Nicoletti fonce sur Kevin Caby qui ne doit la vie qu'à un bon réflexe d'évitement. À ce moment là, la « voiture chérie » de l'accusé n'a pas été endommagée. Elle le sera plus tard quand le groupe de Valentin sera déchaîné par l'attitude dangereuse de l'accusé.

À force de zigzag sur la chaussée, Kevin Caby échappe à nouveau au conducteur mais celui-ci renverse Valentin Beghin et le traîne sous le capot avant de reculer sur sa victime. Après avoir commis l'irréparable, Alexandro Nicoletti prend la fuite. Il adresse un doigt d'honneur à l'attention du groupe de Valentin.

Dans son réquisitoire, le ministère publique est sur la même analyse et la même vision des différentes scènes qui ont pratiquement toutes été filmées pour retracer cette terrible nuit. Tous deux réclament aux jurés un homicide volontaire sur Valentin Beghin et une tentative de meurtre sur Kevin Caby.

« Un état de panique et de colère »

Pour l’avocat Damien Vanneste, qui défend Alexandro Nicoletti, il s'agit du procès de l'immaturité. L’accusé a 20 ans au moment des faits. « Il ne s'agit pas d'un accident, il y aura culpabilité, mais pas homicide car mon client était en état de panique et de colère, avec ce groupe autour de sa voiture endommagée, vitres et rétroviseurs cassés. Furieux, il voulait juste blesser ses victimes, leur porter des coups avec sa voiture (qui en droit est considérée comme une arme). Il n'avait pas décidé de tuer quelqu'un. »

Le jury se retirera en délibération en début d’après-midi. Un arrêt pourrait être prononcé quelques heures plus tard.

Fl.N.