Tournai : le bourgmestre fait fermer pour deux semaines le restaurant Villa Bellini pour non-respect des règles anti-Covid

Paul Olivier Delannois avait dit qu'il n'hésiterait pas à sévir si les règles anti-Covid n'étaient pas respectées en ville. Et ce jeudi, le bourgmestre de Tournai a signé un arrêté qui interdit l’exploitation du restaurant «Villa Bellini» situé Place Saint Pierre.

Cette décision se base sur deux rapports de police qui datent du 1er et du 11 août. Il y est stipulé que le gérant ne respectait pas les mesures sanitaires liées au Covid-19 spécifiques à l’HORECA.

Les policiers ont d'abord constaté que le gérant ne portait pas de masque ou de protection au niveau du visage et qu'il ne respectait pas les distances sociales avec ses clients. Des personnes pouvaient discuter au comptoir du restaurant alors qu’aucun dispositif comme un plexiglas n'y était installé.

Le bourgmestre, après ce premier rapport, a rencontré le gérant qui s'est défendu en expliquant qu’il s’agissait d’un oubli accidentel et exceptionnel pour le non respect du port du masque. Pour ce qui est du bar, il n’était pas nécessaire d’y poser une vitre car les additions sont encaissées à table.

Après cette première rencontre, la procédure de sanction a été suspendue.

Une récidive

Mais l'affaire ne s'arrête pas là puisque de nouvelles infractions ont été constatées quelques jours plus tard : non port du masque par le gérant, des clients qui se déplacent dans l'établissement sans masque pour aller aux toilettes et qui ne laissent pas leurs coordonnées, des tables à l'extérieur pas nettoyées entre les services alors qu'à l'intérieur, elles ne sont pas séparées d'1m50. On y pointe aussi le manque de gel hydroalcoolique à l'extérieur du restaurant et un gérant qui n'hésite pas à embrasser certains clients.

Dans l'arrêté pris ce jeudi 27 août, on peut lire que le gérant a déclaré «qu’il ne portera pas de masque car il est convaincu que cela ne sert à rien».

Dans une seconde réunion avec les autorités, le restaurateur s'est défendu en mettant en doute le rapport de police en prétendant que les agents n’auraient pas pu voir de loin le masque en plastique transparent qu’il portait ce jour-là. Une défense qui n'a pas convaincu le bourgmestre. Paul-Olivier Delannois explique encore que «l’intéressé minimise les risques de contamination et qu’il adopte une attitude clairement rebelle».

Suite à cette récidive, l’établissement sera fermé du 29 août à 8h au 12 septembre à 23h. «Prendre un arrêté de fermeture n’est pas chose aisée que ce soit pour des logements mais aussi vis-à-vis d’établissements relevant de l’HORECA. Aussi, à chaque fois que j’en prends un, je mesure systématiquement les conséquences de celui-ci. Dans le cas présent, j’ai eu l’impression d’avoir devant moi un commerçant qui se fichait volontairement des mesures imposées», a commenté Paul-Olivier Delannois. « Cependant, je rencontre de nombreux commerçants qui respectent scrupuleusement les mesures car ils craignent tous de devoir à nouveau revivre un confinement total. Par respect vis à vis du professionnalisme de la grande majorité d’entre eux, je ne peux pas fermer les yeux sur les errements d’une petite minorité. C’est la raison pour laquelle j’ai pris cet arrêté. L’intéressé avait déjà été averti dernièrement...» conclut le bourgmestre.

Le gérant doit d’afficher l’arrêté en question sur sa porte d’entrée. Il peut introduire un recours dans un délai de 60 jours.

Loïc Collet