Mouscron : le projet de tram entre Tourcoing et Herseaux abandonné

Les coûts ont été jugés trop importants pour une trop faible potentielle fréquentation.
En 2021, le premier ministre français Jean Castex avait annoncé la création d'une enveloppe de 120 millions d'euros pour de nouvelles lignes de transports en commun dans la métropole européenne de Lille (MEL). Parmi celles-ci, une ligne de tram devait relier Roubaix et Tourcoing avec Herseaux via Wattrelos. Ce projet a finalement été abandonné après plusieurs concertations et la réalisation d'une étude complémentaire.
Interrogé sur la question par le député wallon Jean-Luc Crucke (MR), le ministre des Infrastructures et de la Mobilité Philippe Henry (Ecolo) a expliqué les raisons de l’abandon de ce projet. Une étude complémentaire visant à déterminer la fréquentation prévisible des tracés de la branche Roubaix-Wattrelos a montré que l'extension jusqu'à la gare d'Herseaux représentait un investissement conséquent tant de la part de la France que de la Wallonie, pour un potentiel moindre que le tronçon Roubaix-Wattrelos. "Au regard de l'offre structurante existante, de son surcoût d'investissement et du potentiel d'usagers limités, cette extension n'est pas la plus opportune pour améliorer l'offre de transports en commun entre la métropole européenne de Lille et les pôles belges de Mouscron, Courtrai ou Tournai", a détaillé Philippe Henry.
Une liaison déjà existante
Le ministre rappelle toutefois qu'en ce qui concerne les lignes transfrontalières, il existe la ligne MWR opérée par le TEC permettant la connexion de la gare d'Herseaux à Wattrelos et à Roubaix, une fois par heure de 7h00 à 19h00. Cette ligne sera, par ailleurs, intégrée à une étude de redéploiement de l'offre de transports en commun concernant les communes de Mouscron, d'Estaimpuis et de Comines-Warneton : "Initiée en automne 2023, cette étude aura pour but de définir un nouveau réseau de transports en commun au regard des enjeux actuels et futurs de la zone. LEs enjeux transfrontaliers de connexion au réseau structurant de la zone, qu'ils soient ferroviaires ou ferrés, seront donc bien évidemment pris en considération dans ce redéploiement."
Un bassin identitaire
Pour Jean-Luc Crucke, il s’agit d’une opportunité ratée. Il dit regretter que cette notion de bassin ne soit pas encore suffisamment comprise : "C'est un bassin identitaire. Il n'y a rien qui ressemble plus à un Picard que notre Picard. Vous habitez en Wallonie picarde, vous êtes picard. Vous habitez dans les Hauts-de-France, vous êtes picard et même les Flamands pourraient se sentir picards en la matière."
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