Inondations à Marcq : des travaux commandés par Infrabel en cause

Les services techniques de la Province (gestionnaire de la Marcq, cours d’eau de 2ème catégorie), de la Ville d'Enghien et d’IPALLE se sont rendus sur les lieux des inondations le mercredi 30 juin. Leur verdict est sans appel.
Mercredi 30 juin dernier, les villages de Marcq et de Hoves ont été fortement impactés par des inondations. Entre 18h et 19h30, 55 litres d’eau sont tombés par mètre carré avec même un relevé à 70 litres au sud du hameau de Labliau, en tête du bassin versant de la Marcq, auxquels s’ajoutent 55 litres de précipitations moins intenses dans les heures qui ont suivi. Ces quantités d’eau totalement hors normes ont provoqué le débordement des zones d’immersion temporaire (ZIT) inaugurées en 2012 et qui avaient protégé le village de Marcq de toute inondation depuis lors.
Le débordement des ruisseaux a inondé l’autoroute, la chaussée d’Ath ainsi que de nombreux riverains. Mais les inondations très importantes autour de la place de Marcq n’auraient pas atteint un tel niveau sans un autre événement qui a empêché le bon écoulement des eaux à la sortie du village. Pour comprendre les raisons de débordements d’une telle ampleur, IPALLE a investigué au niveau des travaux de réfection du pont du chemin de fer traversant la Marcq. Pour le bon déroulement des travaux de réfection du pont, la Marcq a été canalisée et étranglée à l’aide de plusieurs tuyaux. IPALLE a observé une différence de niveau entre l’amont et l’aval du pont d’environ 2 mètres ainsi que l’obstruction partielle des tuyaux par de nombreux déchets de chantier (palettes, planches de bois, …). IPALLE a encore constaté que la crue du cours d’eau était inexistante après le pont. Dans son rapport d’analyse, IPALLE conclut dès lors que "l’inondation est due aux épisodes pluvieux et à l’étranglement de la Marcq à la suite des travaux d’INFRABEL". Les eaux qui convergent vers ce pont sont issues de plusieurs cours d’eau (la Marcq, l’Odru et la Bellebeek) qui couvrent à eux trois un vaste bassin versant s’étendant sur Hoves, Marcq, Labliau et une partie de Saint-Pierre-Kapelle. Une entrave proche de ce point de confluence a donc inévitablement des conséquences particulièrement catastrophiques. L’analyse des techniciens de l'Intercommunale confirme les observations réalisées par le personnel communal qui attribue les causes des inondations du village de Marcq à ces travaux d'INFRABEL au niveau du pont sous lequel le ruisseau traverse le chemin de fer.
Dégâts majeurs à la suite de la décrue
Invités sur place par la Ville, les ingénieurs de la Province et les responsables du chantier d’INFRABEL ont constaté l’étendue de l’inondation et demandé l’intervention d’une grue en urgence afin de démonter partiellement le barrage mis en place pour les travaux. Dans les minutes qui ont suivi la libération du barrage, la décrue s’est accélérée de manière significative au niveau de la place de Marcq, ce qui valide toutes les hypothèses formulées par les différents observateurs cités ci-avant. Les dégâts des eaux sont extrêmement importants pour les habitants de la place de Marcq et de certaines rues voisines.
Station d’épuration hors d’usage
IPALLE informe également que la station d'épuration d’Enghien (Marcq) est à l’arrêt depuis le mardi 29 juin à 23h45. En raison de la présence d’1,60 m d’eau dans les bâtiments, le transformateur haute tension et les tableaux électriques, notamment, sont hors d'usage. La station d'épuration sera potentiellement à l’arrêt pendant plusieurs semaines.
Rédaction en ligne