Deux Athoises se mobilisent contre la précarité menstruelle en organisant des collectes permanentes de protections hygiéniques dans l'entité d'Ath

Plusieurs points de collectes seront installés en différents lieux de la ville.
Le 8 mars dernier, à l’occasion de la journée des droits des femmes, la locale Ecolo d’Ath avait voulu sensibiliser à la précarité menstruelle en récoltant des protections hygiéniques destinées aux personnes dans le besoin. Une initiative qui va se pérenniser grâce à l’implication de deux citoyennes athoises engagées. Laurence Meunier et Aurore Renard ont contacté l’asbl BruZelle (association qui lutte contre la précarité menstruelle) afin de mener un projet collaboratif et pérenne sur Ath. Ainsi, différents points de collecte seront installés dans différents lieux de la ville tout au long de l’année tels que :
- Croquez Nature
- La Croix-Rouge
- La Pharmacie Ronlez
- La pharmacie Multipharma
- L’administration communale
- Le cabinet Beuriot
Ce projet est mené en collaboration avec le tissu associatif local (le planning familial d’Ath, Amosa, Infor jeunes Ath asbl, la Croix Rouge, Saint Vincent de Paul, le Carré, l’Agora Club du Pays Vert), les acteurs sociaux de la Ville (CPAS d’Ath, Service Jeunesse et cohésion sociale, ...) et l’échevine de l’égalité hommes/femmes, Jessica Willocq qui avait déjà été interpellée par la locale d'Ecolo à ce sujet.
Récolte de serviettes hygiéniques jetables uniquement
Le projet invite les citoyens à déposer uniquement des serviettes jetables, emballées individuellement et ce, afin de pouvoir garantir l’hygiène d’un bout à autre de la chaîne. Les autres protections périodiques ne pourront pas être déposées dans les boites dédiées à l’action. Les tampons et coupelles menstruelles ne sont en effet pas pratiques pour les personnes bénéficiaires, qui pour certaines sont sans domicile fixe et n’ont donc pas accès à l’eau. La distribution sera faite gratuitement et dans la dignité aux personnes menstruées en situation de précarité via les associations de terrain.
Jessica Willocq, l’échevine de l’égalité hommes/femmes se réjouit de ce projet : « la précarité menstruelle est un enjeu réel dans la lutte pour les droits des femmes et il nous paraissait important de lancer ce projet le plus rapidement possible car, comme nous le constatons, la crise sanitaire ne fait qu’augmenter la précarité générale, touchant principalement des femmes ». Un sujet que Jessica Willocq défendra également à d’autres niveaux de pouvoir : « il me semble important également de travailler en cohérence du niveau local au niveau fédéral, et c’est ainsi que nous inscrivons la commune dans un projet qui est également développé au niveau de la Fédération Wallonie Bruxelles pour lutter contre la précarité menstruelle des étudiantes ».
Si la précarité menstruelle reste encore un sujet tabou, avoir ses règles est une réalité de plus de 3 millions de femmes dans notre pays. On estime qu’en Belgique, une femme dépense en moyenne près de 5300 euros au cours de sa vie en protections périodiques.
Amélie Deconninck