Plan de relance wallon : Rudy Demotte, le président du conseil de développement de Wallonie picarde, s’insurge sur la répartition des montants

La Wallonie picarde n’obtient pour l’instant aucun euro sur le milliard et demi prévu dans le plan de relance.
Fin de semaine dernière, le Gouvernement wallon a communiqué la liste des projets sélectionnés dans le cadre du « plan de relance ». Si la Belgique s’est vu accorder une enveloppe globale de 5,9 millards d’euros, la Wallonie dispose d’un montant de près de 1,5 millards pour relancer l’économie.
La Wallonie picarde, via son conseil de développement, a voulu s’inscrire dans la dynamique en rentrant 3 fiches-projets, dont une axée sur le numérique. La région est effectivement à la pointe dans le domaine via l’Eurometropolitan e-Campus. « L’e-Campus, depuis quelques années, a acquis des compétences notamment en matière de cybersécurité. On travaille là-dessus depuis plusieurs années, on a des formations de pointe, c’était donc légitime de profiter, à ce niveau-là du plan de relance » a expliqué Philippe Luyten, président de l’Eurometropolitan e-Campus. Malgré une reconnaissance et une expertise reconnue dans le domaine du numérique, le projet wallon picard n’a pas été retenu.
Lors de la conférence de presse relative au bilan et perspectives de la démarche territoriale de Wallonie picarde, Rudy Demotte s’est insurgé de cette répartition des financements : « je suis déçu de l’attitude du Gouvernement wallon. J’ai aujourd’hui le sentiment que nous ne sommes pas entendus en fonction de nos compétences. On était demandeur, on a des équipements, on est à la pointe et finalement nous n’avons aucun euro ». Rudy Demotte déplore également que dans ce domaine, une partie de l’enveloppe budgétaire ait été octroyée à la ville de Charleroi qui, pour l’instant, ne dispose pas de telles infrastructures. Au total, ce ne sont pas moins de 250 millions d’euros qui devraient être investis dans des projets carolos.
Alors que la Wallonie picarde semble être aujourd’hui un territoire reconnu, tant pour ses habitants que pour les différents acteurs de terrain, force est de constater qu'aux yeux des instances décisionnelles, elle fait encore figure de "petit Poucet". Rudy Demotte ira même un cran plus loin en concluant que « si nous n’avons pas aujourd’hui la capacité de nous faire entendre au sein des gouvernements qui ont le poids des décisions en matière de financement, cela pose question au niveau de nos relais politiques ».
A.D.