Bernissart : un conseil communal boudé par une partie de l'opposition, les chèques commerces locaux prolongés

Beaucoup d’absents ce jeudi. Les chefs de files des groupes 6tem-ic et Oxygène, Didier Delpomdor et Saverio Ciavarella, nous ont fait savoir qu’ils manifestaient de cette façon leur désaccord quant à la tenue de ce rassemblement. Ceux-ci jugeaient plus raisonnable de procéder par visioconférence.
Le nombre de sièges vides n’a pas empêché la tenue du conseil communal de Bernissart ce jeudi soir puisque 14 élus étaient présents. Parmi ceux-ci, Martine Marichal (du groupe Oxygène), Anne-Marie Savini et Laurent Deweer (du groupe 6-tem-ic). Ces derniers n’avaient-ils pas été informés du mot d’ordre interne à leur parti ou avaient-ils délibérément décidé de ne pas en tenir compte ? Le climat que l’on sait délétère au sein du groupe 6tem-ic laisse ces deux options plausibles.
Laurent Deweer (conseiller 6-tem-ic) a lui aussi dénoncé la gestion communale de la crise sanitaire. « Bernissart fait partie des mauvais élèves, dit-il, C’est l’une des communes les plus impactées par le coronavirus en Europe (…) Face à une telle situation, j’ai eu l’espoir de voir apparaître un bourgmestre accompagné de ses échevins en mode « situation de guerre » (…) Sauf qu’en lieu et place de combattants valeureux, j’ai vu un général et ses conseillers terrés dans leur bunker ! »
A ces accusations, Roger Vanderstraeten, bourgmestre (PS) de l’entité s’est défendu en citant d’autres chiffres parus dans la presse et plus à l’avantage de la commune. Le bourgmestre a également précisé que parmi les rares manifestations qui ont pu se tenir au cours des derniers mois, la marche du Télévie de Bernissart a pu rassembler 1.500 personnes sans engendrer la moindre contamination, de même que la venue des forains lors de la ducasse s’est faite dans le respect stricte des mesures de sécurité sanitaire.
Le bourgmestre ne rechigne jamais à aller au front, dit-il, que ce soit pour obtenir des masques pour sa population ou pour assurer le devoir politique et mener un conseil communal en présentiel et non en visioconférence dans son bunker.
Les chèques commerces locaux sont prolongés jusqu’au 28 février
Toujours concernant la crise covid, il a été décidé lors de ce conseil de prolonger la possibilité d’utiliser les chèques commerces locaux octroyés en octobre. Ces chèques resteront valides jusqu’au 28 février étant donné que les commerces sont fermés jusqu’au 13 décembre. (Une autre prolongation n’est pas exclue si le confinement devait durer plus longtemps.)
A l’ordre du jour, il état aussi question de plusieurs modifications budgétaires que ce soit pour le CPAS ou pour la commune. La covid-19 a en effet bouleversé les budgets.
Des aides pour le CPAS, pas grand chose pour la commune…
Concernant le CPAS, les subsides en provenance des gouvernements fédéral et régional ont compensé pas mal de surcoûts. Pour rappel, la commune a bénéficié d’une aide alimentaire de 12.000€ (que l’on espère voir renouvelée en raison de la deuxième vague), une aide « perte de revenus » qui a été octroyée à des personnes qui n’étaient pas suivies par le CPAS et un complément mensuel de 50€ octroyé à toute personne bénéficiant d’un RIS (Revenu d’Intégration Sociale). Ce complément continuera d’être versé jusqu’au 31 décembre au personnes les plus précarisées. Malgré ces différents subsides, CPAS de Bernissart nécessite une augmentation de la dotation communale de 76 000€.
Et concernant le budget de la commune, le coronavirus a surtout empêché la perception de toute une série de recettes. Les raisons sont nombreuses : fermetures des musées, des crèches, des camping, des salles de fêtes…
La Région wallonne avait annoncé l’octroi d’une aide de 2 millions € réparties entre les communes qui décideraient de suspendre les taxes communales auprès des secteurs impactés. Celle de Bernissart entrait dans ces conditions. Elle a pu bénéficier d’un peu moins de 4000 €… autant dire pas grand chose.D’autres aides compensatoires ont été distribuées (notamment pour l’achat des masques et pour pallier le manque à gagner des recettes non perçues) mais ces subsides n’ont pas comblé le trou budgétaire dû à la crise covid.
Cathy Fievet