Frasnes-lez-Anvaing dit un non catégorique à la Boucle du Hainaut
Les différents partis s’étaient déjà accordés début octobre. Leur position a été confirmée et officialisée ce mardi soir lors du conseil communal.
Ce mardi soir, le conseil communal de Frasnes-lez-Anvaing - qui s’est tenu par visioconférence - devait se prononcer sur le projet d’Elia de la Boucle du Hainaut.
A cette occasion, Laure Nyssen, représentante du collectif citoyen frasnois, a eu l’opportunité de lire un long courrier exprimant les nombreux impacts de cette ligne à haute tension. « Chers élus, vous ne pouvez pas accepter que demain l’on mette en danger la vie de votre commune. Dès lors, nous vous demandons unanimement de dire non à ce projet, un non clair, net et précis sans autre forme de négociation. » En plus d’être applaudie, cette demande a été approuvée à l’unanimité.
« Je remercie l’ensemble des citoyens pour leur mobilisation et les quelque 1500 courriers qui nous sont parvenus. », exprime Carine De Saint-Martin, la bourgmestre. « Je remercie aussi l’ensemble des groupes qui, toutes couleurs confondues, ont travaillé dans le même sens pour s’opposer à ce projet d’Elia. La politique n’a pas sa place dans ce dossier, nous nous devons tous de défendre les citoyens. »
Les différents chefs de file exposent leurs vues
Jacques Dupire remarque notamment certaines dualités dans les discours d’Ideta et du gouvernement wallon. « A l’instar des citoyens, il faut que les 14 communes concernées par le projet s’unissent pour avoir une analyse impartiale, avec un comité d’experts indépendants, et ne pas se contenter de l’analyse demandée par le gouvernement wallon avec des experts orientés. » Le conseil indépendant ajoute : « Le gouvernement wallon aura le dernier mot dans ce dossier. S’il donne son accord, il faut prévoir une riposte juridique. »
De son côté, Michel Delitte (Horizon Citoyen) propose un amendement, accepté à l’unanimité. « Dans la délibération proposée par la majorité, nous suggérons qu’un article spécifique soit prévu pour la santé en demandant au gouvernement wallon de prévoir des normes précises relatives à l’exposition aux champs magnétiques émanant de l’alimentation en électricité sur la santé de la population et ce conformément au dernier rapport du Conseil supérieur de la santé qui date de mai 2020. »
En plus de demander une vérification du choix technologique, le groupe Ecolo, par la voix de Marie-Colline Leroy, déplore les critères de choix du tracé : « Ils semblent suivre une logique purement économique. En d’autres mots, la distance la plus courte gagne et cela ne peut pas fonctionner. D’autant plus que le tracé proposé par Elia ne respecte apparemment ni le schéma de développement de certaines communes ni le schéma de développement de la Région wallonne qui prônent justement la volonté de rationalisation des transports de fluide, d’énergie et autres dans un souci de préservation des zones agricoles du plan de secteur. »
Dans les rangs socialistes et libéraux, les voix sont aussi concordantes : « Ce qui nous choque, c’est le manque de respect, de considération, d’empathie voire même une forme d’arrogance d’Elia envers les citoyens et qui reste de marbre face à ces nombreuses réactions. », indique Michel Devos (PS-Alternative citoyenne), avant de poursuivre : « La communication d’Elia, sous prétexte de Covid, a été lamentable et inéquitable, rendant quasi impossible le respect du principe de bonne information de la population. Nous n’avons même pas eu l’occasion de rencontrer les représentants d’Elia et de pouvoir échanger avec eux. » Pour la majorité libérale, Vincent Duchâteau abonde en ce sens : « L’attitude d’Elia est choquante. Profiter de la crise sanitaire pour passer en force et ne pas respecter la procédure est tout sauf démocratique. »
Frédérique Thiébaut
