Pascal Delcourt, le marchand d'Ogy, devant la justice ce vendredi

Il comparaîtra, au même titre qu'un inspecteur vétérinaire de l’unité du Bien-être animal de Wallonie, devant la Chambre du conseil du tribunal de Tournai.
En mai 2016, plus de 50 chevaux ont été saisis dans les installations de Pascal Delcourt, personne bien connue pour des faits de maltraitance animale. Sur place, l’intervention, ordonnée par la juge d’instruction, durera 3 jours. Le marchand d'Ogy sera arrêté et passera 40 jours en prison préventive.
Ce vendredi, il comparaîtra devant la Chambre du conseil du tribunal de Tournai. Il est poursuivi pour 24 chefs d’inculpation, liés à la maltraitance animale et à la législation sanitaire.
"Après plus de 4 ans d’attente, les associations Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, EquiChance, Animal sans Toit et Help Animals, qui se sont constituées parties civiles, espèrent un renvoi en correctionnel très prochainement" indique le refuge Animaux en Péril.
Une asbl qui est souvent intervenue sur les lieux et qui décrit la situation comme apocalyptique. "Pour être intervenues sur place précédemment, les équipes des refuges sont habituées des lieux et trouvent exactement ce qu’elles attendaient : des dizaines d’animaux, pour la plupart des équidés, sont détenus sur des champs de terre battue et dans un hangar. Le bâtiment vétuste « abrite » des chevaux squelettiques. Ils sont détenus dans des stabulations grossières, aménagées avec des matériaux de récupération et peuvent à peine se mouvoir sur une épaisse couche d’excréments. Tous sont affamés et déshydratés. Les rapports vétérinaires feront état d’animaux infestés de parasites internes et externes. Les pieds de certains chevaux sont également dans un état catastrophique alors que d’autres sont porteurs d’une maladie virale (gourme). Des équidés sont également blessés. Trois d’entre eux devront être euthanasiés. Des cadavres sont également présents sur place" ajoute Animaux en Péril.
L’association Animaux en Péril rappelle que ces faits de 2016 ne sont pas les premiers à être jugés. " La première condamnation de l’individu remonte à 2009. Ce dernier avait alors laissé mourir de faim de nombreux moutons. En 2012, Animaux en Péril s’était constituée partie civile suite à la saisie de 17 chevaux. Hélas, le tribunal de Tournai s’est montré clément et Pascal Delcourt s’en est sorti avec une légère amende ainsi qu’une petite peine de prison, le tout assorti de sursis. Suite à l’appel introduit par Animaux en Péril, la Cour d’appel de Mons avait malheureusement confirmé le jugement de première instance. Depuis, plusieurs interventions ont eu lieu chez ce marchand. Les deux dernières grosses saisies, dont une de 14 chevaux datent de juillet et août 2019".
Un inspecteur vétérinaire de l’Unité Bien-être animal de Wallonie (UBEA) se retrouvera également ce vendredi sur le banc des inculpés aux côtés de Pascal Delcourt. Ce fonctionnaire de la Région wallonne a été soupçonné par la juge Pichuèque d’avoir reçu des avantages de toute nature afin d’établir un rapport de contrôle favorable.
Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, EquiChance, Animal sans Toit et Help Animals seront représentés en collectif par leur avocate maître Chloé Fobe lors de l’audience de ce vendredi. Celle-ci n’est pas publique, mais un représentant par partie civile y assistera.
"Bien que déçus par les précédents jugements, les refuges qui ont accueilli les animaux ne doutent pas que Pascal Delcourt sera renvoyé devant le tribunal correctionnel afin d’y être, cette fois, condamné à la hauteur de la gravité des faits" conclut le communiqué.
Photo : Animaux en Péril
Rédaction en ligne