La présidente du conseil communal de Frasnes démissionne : «Si certains veulent jouer aux guignols, qu'ils le fassent dans une salle de spectacle»

La présidente du conseil communal de Frasnes démissionne : «Si certains veulent jouer aux guignols, qu'ils le fassent dans une salle de spectacle»

La présidente du conseil communal de Frasnes démissionne : «Si certains veulent jouer aux guignols, qu'ils le fassent dans une salle de spectacle»

La bourgmestre Carine De Saint Martin remplace Caroline Mercier, la présidente démissionnaire.

C’était un secret de polichinelle : en place au poste de présidente du conseil communal depuis la nouvelle législature, Caroline Mercier, se lassait de plus en plus de sa fonction. Ce mardi soir, en ouverture du conseil communal, elle a clairement manifesté sa volonté de démissionner, en s’exprimant avec des termes forts :

« Madame la Directrice Générale, Madame le Bourgmestre, Madame l’Échevine, Messieurs les Échevins, Mesdames et Messieurs les conseillers communaux,

Par ce courrier, je vous présente ma démission en tant que Présidente du Conseil communal. En effet, l’attitude de quelques vieux briscards politiciens me paraît plus qu’inacceptable car irrespectueuse. Il semble que certains prennent un malin plaisir à systématiquement dévier de l’ordre du jour et à s’écouter parler. Je déplore que l’intérêt du citoyen soit absent du discours de ces mêmes personnes et je refuse de rentrer dans leur jeu de manipulation, criant à la démocratie dès que je veux recadrer le débat. Je considère la politique comme un moyen pour construire des choses positives, ces personnes ne faisant que déconstruire. D’autres conseillers de l’opposition montrent qu’il est pourtant possible de faire avancer les débats et leurs intentions sont tout à fait pertinentes. L’intelligence émotionnelle n’étant pas proportionnelle aux études, elle est toutefois indispensable pour un travail de qualité. Si certains veulent jouer aux « guignols », qu’ils le fassent dans une salle de spectacle, ce que la salle du conseil communal n’est pas. Qui plus est, cette mascarade est surtout mise en avant en présence des médias, ce qui prouve le caractère théâtral de la chose.

Je vous souhaite bonne réception de ce courrier et vous prie de croire en mon engagement en tant que conseillère communale respectueuse de l’intérêt du citoyen ».

Une valse de réactions

Cette démission actée, Carine De Saint Martin, la bourgmestre de Frasnes-lez-Anvaing, a remercié la psychologue clinicienne anvinoise qui (re)devient dès lors conseillère communale.

La minorité a également tenu à remercier l’ex-présidente pour le travail accompli. Si la décision de Caroline Mercier n’était pas une surprise, ses mots ont par contre étonné : « Je suis surpris par certains termes utilisés, difficiles à accepter car je pense que tous les conseillers communaux exercent leur mandat avec passion. » a exprimé Michel Devos (PS-AC) que Michel Delitte (Horizon Citoyen) a complété par un « Je comprends la décision de la présidente car le travail n’est pas toujours facile et cela n’a pas été évident pour elle. Mais nous ne sommes pas pour autant dans une pièce de théâtre à chaque conseil communal. ». De son côté, Marie-Colline Leroy (Ecolo) a affiché sa déception : « Quand une présidente ne peut plus exercer correctement sa fonction démocratique, c’est un échec pour le conseil communal. On revient donc à la pratique ancienne avec un bourgmestre qui préside alors que j’aimais bien entendre le bourgmestre exprimer son point de vue. »

En guise de réponse, Caroline Mercier a reconnu l’emploi de termes forts. « Mais tout le monde ne doit pas se sentir visé. Lors de cette expérience, j’ai appris une chose : quand on est modéré, on n’est pas entendu. »

**Frédérique Thiébaut **