Marie-Christine Marghem a présenté ses voeux et a égratigné Rudy Demotte durant son discours

Marie-Christine Marghem a présenté ses voeux et a égratigné Rudy Demotte durant son discours

Marie-Christine Marghem a présenté ses voeux et a égratigné Rudy Demotte durant son discours

La ministre tournaisienne a présenté ses voeux en compagnie de nombreux amis libéraux vendredi dernier à la Ferme du Reposoir à Kain. Durant sa lecture, elle a vivement critiqué certains choix posés par les politiques socialistes tournaisiens. Elle n'a d'ailleurs pas hésité à s'en prendre personnellement à Rudy Demotte, ancien bourgmestre de la ville.

"Je n’aurais jamais imaginé vous présenter mes vœux à ce même endroit un an après. En étant toujours ministre! Certains l’ont déjà faite mais je vais la refaire: ce n’est pas pour rien que je suis ministre du développement durable", a ainsi débuté la ministre fédérale qui possède également l'Energie et l'Environnement dans ses attributions avant d'expliquer qu'elle avait retrouvé le sourire en ce début d'année 2020. "Il y a un an nous étions dans un hiver très tendu sur la sécurité d’approvisionnement parce qu’une centrale nucléaire seulement fonctionnait sur les sept. Heureusement, avec un travail acharné, nous avons réussi à en faire revenir plusieurs dans le mix de production. Et à sauver la sécurité d’approvisionnement du pays. Et je suis toujours là, avec vous, bien que je sois en affaires courantes et dans un gouvernement minoritaire. Et me direz-vous que fait-on en affaires courantes ? Et bien je vous dirais que j’ai retrouvé le sourire parce que comme par hasard la virulence des attaques, les insultes, les grossièretés, les « non » systématiques de la part de certains ont disparu comme par enchantement. Par un effet de l’écoulement du temps. Et c’est vrai que j’ai retrouvé ce sourire que j’avais parfois perdu. Parce que mes contradicteurs n’avaient pas toujours d’humour et qu’ils ne sont plus là... Cela ne m’a pas empêchée de travailler dur en affaires courantes et depuis un an d’accumuler une série de dossiers."

La déconstruction du pont des Trous, "un drame pour Tournai" et pour Marie-Christine Marghem

Si elle a des raisons de sourire, Marie-Christine Marghem a expliqué avoir quelques motifs de tristesse également et se dit "moins enchantée" quand elle regarde la situation à Tournai. " Cette ville dans laquelle certains bourgmestres socialistes, il y a une quinzaine d’années, répétaient qu’il faisait bon vivre. Aujourd’hui, cette ville a vécu un drame. Le 2 août 2019, j’étais devant le Pont des Trous en train de me dire: ce n’est pas vrai, ils ne vont pas faire ça ? Ils l’ont fait. Et ça a pris du temps parce que les constructeurs et les reconstructeurs après 1948 avaient tellement bien fait leur ouvrage que les gruettes qui avaient été apportées n’en sortaient pas pour démolir, exploser, atomiser l’âme de Tournai, une partie de son âme en tous cas, le Pont des Trous. Et tout ceci sans avoir déclassé le monument, c’est une première exceptionnelle que l’UNESCO et tous ceux qui défendent le patrimoine regardent avec des yeux rageurs. Et sans avoir fait une étude d’impact préalable. Attention, ça devient une manie. Les budgets européens vont justifier tous les tours de passe-passe. Nous allons avoir une grande rénovation au centre-ville dans la rue royale qui mènera jusqu’à la cathédrale au pied de laquelle se développera un grand projet de valorisation patrimoniale et où une étude d’impact est préalablement nécessaire. Nous l’attendons ! [...] Que dire aussi de la tour Henry VIII dont on ne sait pas de quel projet il s’agit, que dire du Mont-de-Piété à la rue des Carmes, que dire de l’Eglise Sainte Marie Madeleine et des remparts ? Tout ceci pour vous dire que pas seulement à Tournai mais spécialement dans cette ville bi millénaire, qui quand même n’a pas été inventée il y a deux mille ans par les socialistes, nous serons aux côtés de notre histoire et de nos racines."

Tournai, ville d'insécurité

Marie-Christine Marghem veut un débat ouvert afin que toutes ces questions trouvent réponses. Des débats durant lesquels le sentiment d'insécurité serait également abordé. "On nous dit qu’on ne pas parler d’un sentiment qui ne serait relié à rien de concret, rien de plus grave, dans les faits. C’est faux. Les agressions se multiplient. Si vous dites qu’il n’y a pas d’insécurité à Tournai, vous irez le dire sans honte et sans peur de reproche à celui qui s’est fait poignarder sur la Grand-Place. A cette femme qui est libraire à la chaussée de Lannoy et qui a été braquée pour la quatrième fois. Et à cette victime dans la rue Frinoise qui a été rouée de coups au visage pour un vol de GSM. Le sentiment d’insécurité naît de la commission de ces infractions qui ne sont pas suffisamment encadrées par les forces de police et par d’autres forces, les forces de l’enseignement, les éducateurs, les acteurs de l’urbanisme, les autorités de la ville, et y compris les citoyens. [...] Je veux bien admettre qu’il y ait une question de moyens en jeu mais il faut aussi admettre de manière humble et respectueuse qu’il y a des demandes des citoyens et qu’une meilleure organisation de la police dès maintenant, avec d’autres mesures dans un plan global, nous permettrait certainement d’espérer revoir notre Tournai où il fait bon vivre."

Rudy Demotte égratigné : "Il ne va pas bien"

L'ancien bourgmestre de la ville de Tournai, Rudy Demotte (PS), a personnellement été visé durant le discours de la ministre fédérale, qui, on le rappelle, était échevine lors de la précédente législature durant laquelle les groupes socialistes et libéraux formaient une majorité. "Je suppose que certains d’entre vous ont vu la brillante interview de monsieur Rudy Demotte dans les pages du Nord Eclair début janvier. J’espère que vous l’avez lue, elle vaut le détour. Rudy ne va pas bien. Maintenant c’est officiel. On lui a fait sentir qu’il n’était pas de Tournai. Mais enfin, je vous connais, jamais vous n’auriez fait une chose pareille ! Jamais vous n’auriez fait sentir à Rudy qu’il n’était pas des nôtres ! Qu’il n’était « pô » Tournaisien ! Moi non plus d’ailleurs! Alors monsieur Demotte, je ne vous trouve pas très aimable envers vos petits camarades socialistes. Je comprends que ce soit difficile pour vous mais quand vous dites que « l’insécurité c’est la marque de fabrique de Paul-Olivier Delannois » je ne sais pas très bien ce que vous voulez dire finalement...C’est un peu comme si vous lui faisiez une attaque par en dessous. Est-ce que vous êtes en train de dire, est-ce que vous insinueriez qu’il fait peur ? Voilà le problème: vous nous taxez de ressasseurs du passé parce qu’on aime notre ville et son patrimoine, parce qu’on veut qu’il y ait encore des commerces, parce qu’on veut être proche du citoyen et de ses demandes. Mais n’est-ce pas vous qui ressassez le passé lorsque du temps de votre toute-puissance en tant que bourgmestre vous aviez, comme Premier Echevin, monsieur Delannois ?"

Des manières "détestables et médiocres" selon le principal intéressé

Rudy Demotte a pris connaissance des propos de la ministre dans la presse ce lundi. Il n'a pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux. "Je trouve bien détestable et médiocres ses manières. Pour ma part, je n'ai jamais attaqué les personnes mais les idées. Preuve d'une éducation très relative qu'aucun verni ne masque. Je lui conseille plutôt de déverser sa bile contre ses propre turpitudes. En tout cas, on ne peut pas dire qu'elle s'honore ni n'honore sa ville par cette façon d'être."

Rédaction en ligne