Comines-Warneton: cohabitation difficile au collège communal

Neuf mois après le changement de majorité, la fracture ouverte au sein de l'exécutif communal peine à cicatriser et cela commence à peser sur l'image renvoyée aux citoyens.
Lors du conseil communal ce lundi soir, le groupe Action a produit une lecture assassine du programme stratégique transversal (PST) produit par la tripartite Ensemble-Ecolo-MCI. Dans son intervention, l’opposition pointe notamment le manque de précision sur les aspects financiers et égrène une longue série de projets qui n’ont pas été repris dans la version actuelle (au hasard : les maisons senior, l’amélioration des transports en commun, les plannings familiaux, la coupole touristique, etc), le tout parsemé de croches-pieds et d’attaques frontales à l’intention de ses adversaires politiques. L'intervention concoctée par l'ancienne majorité aurait pu amorcer un débat intéressant sur les propositions contenues ou manquantes dans le PST, mais la répétition des attaques ad hominem et le tirage de couverture constant a fini par lui faire perdre tout intérêt. La bourgmestre et les membres de la majorité, piqués au vif, ont rappelé que le programme stratégique transversal est avant tout un outil de gouvernance et que son contenu peut à tout moment être modifié. Mais nombre de leurs interventions n’ont finalement servi qu’à jeter de l’huile sur le feu allumé par l’opposition. Quant au PS, il a choisi de s'attarder sur le nombre de pages que contient le document, ce qui a donné lieu à une discussion stérile sur les choix de mise en page opérés par d'autres communes. On ne peut que constater que le débat peine à prendre de la hauteur.
Sortir du contexte
La soirée s'est ensuite étirée en une longue série d'escarmouches, éclipsant le débat de fond. En fin de séance, la bourgmestre Alice Leeuwerck, qui semblait avoir pris la mesure de la mauvaise image renvoyée par l’assemblée, a tenté de calmer les esprits en remarquant que l’installation des différents groupes dans leur nouveau rôle demande encore un certain apprentissage. Mais le passif est lourd, et les différentes factions ont beau répéter leur envie de travailler de manière constructive, il est difficile d’imaginer un espace démocratique apaisé tant que ce type de règlements de compte se feront sur la place publique. Certes, l'agitation provoquée par un brusque changement de majorité et le contexte politique dans une commune dotée d'un statut spécial, avec un collège constitué pour moitié d'échevins issus de l'opposition, ne facilitent pas la cohabitation. Mais l'instauration d'un dialogue plus serein se ferait sans aucun doute au bénéfice de tous, et de la population cominoise en particulier.
J.Cr.