Journée mondiale des réfugiés: les jeunes de «Tournai Refuge Junior» prennent la parole

Journée mondiale des réfugiés: les jeunes de «Tournai Refuge Junior» prennent la parole

Journée mondiale des réfugiés: les jeunes de «Tournai Refuge Junior» prennent la parole

Les jeunes de "Tournai Refuge Junior" aussi appelé les "Cocos" , ont pris la plume pour demander une politique plus humaine.

Mercredi prochain, ils prendront la route pour participer à l'action "N'expulse Pas Mon Pote ! " à Bruxelles. A cette occasion, ces jeunes de "Tournai Refuge Junior" ont rédigé un texte qu'ils liront lors de cet événement:

"! N’expulse pas mon pote !

Etre migrant sur cette planète ce n’est pas une sinécure. C'est se retrouver dans un cycle infernal et inhumain. On se dit, après tout ce qu'on a vécu et souffert pour arriver ici, qu'on arrive dans un pays libre et en paix. Hélas….

La procédures est un véritable parcours du combattant, des papiers, des interviews encore et encore. Et attendre, attendre... Dans l'inconnu, parce que les informations des autorités brillent par leur absence. On nous fait espérer, rêver au futur. Nous voudrions savoir, mais rien...un mur. Certains d'entre nous ont été convoqués à l'Office des Etrangers et ne sont jamais revenus. Arrêtés, menottés, ils ont été envoyés dans un autre pays européen (pour les "moins" malchanceux) ou même déportés chez eux....

La difficulté est immense pour celles et ceux qui voient leurs demandes d’asiles être refusées. Il y a la police qui nous traque et nous oblige à vivre caché dans des conditions qu'ils auraient honte d'infliger à leurs animaux. Il y a les centres fermés où des familles et des enfants se retrouvent confinés sans contact avec l’extérieur. Il y a ceux qui passent la nuit par tous les temps au parc Maximilien ou sur le ciment des sous-sols de la gare du nord. Quand on a de la chance on est accueilli dans des endroits acceptables comme les centres de la Croix Rouge ou de Fedasil, mais bon, si c'est acceptable, on reste quand même parqués.

Et puis, nous nous adaptons, nous nous faisons des amis parmi les habitants du cru, apprenons la/les langue(s) du pays, souvent nous arrivons à trouver du travail, les enfants vont à l'école... On se dit « ça y est! »… Oui ça y est, pour certains mais pour la majorité d’entre nous, les prétextes sont légions pour nous refuser, ou faire durer une procédure en espérant que l’on abandonne.

Oui, nous sommes des étrangers, mais nous n'avons pas eu le choix. Parce que c'était pour beaucoup d'entre nous ça ou la mort.

Ce qui fait le plus mal, c'est de sentir ce "racisme d'état". On a l'impression que beaucoup de ces fonctionnaires n'en ont rien à faire que nous soyons des êtres humains, pour eux, nous sommes des numéros de dossier, c'est tout. Et puis il y a les politiques.... Voir certains partis engranger des voix sur notre dos, propager des fake-news et propager le racisme ça nous fait mal.

Heureusement, ils n’y arrivent pas toujours. Derrière les politiques, il y a tous ces femmes et ces hommes qui ont un coeur et nous accueille. Plate-forme d’aide aux réfugiés, Maisons de Jeunes, associations ou simple citoyens, nous vous disons merci. Merci de nous montrer que l’humanité est en chacun d’entre nous, merci de nous donner l’espoir, merci de croire à un monde sans frontière, un monde où le fait d’y naître nous donne le droit d’y habiter. L’avenir se fera avec vous, avec nous."

Rédaction en ligne