Billes du terrain synthétique: le caoutchouc remplacé par le liège

Ce sont les points supplémentaires qui ont le plus suscité le débat lors du conseil communal.
19 points étaient inscrits à l'ordre du jour du conseil communal de Frasnes ce mardi soir.
Parmi
ceux-ci, figuraient les rapports relatifs au Plan de cohésion sociale
présentés par l'échevin André Duthy. Ils ont été approuvés à
l'unanimité, les uns et les autres soulignant le nombre d'actions
positives menées, tout en demandant encore davantage de coordination
entre les acteurs locaux, histoire de renforcer les synergies. Seul
bémol : le manque d'action en matière d'accès au logement.
La Grand-Place, encore et toujours
Les travaux de démolition de bâtiments sur la Grand'Place de Frasnes-lez-Buissenal ont, à nouveau, suscité le débat. "C'est toujours la même question qui revient : quelle est la finalité de ce projet ?",
a d'abord exprimé Michel Devos, conseiller communal socialiste. Il est
rejoint dans son interrogation par Michel Delitte (cdH) qui ne manque
pas de rappeler que "le projet a déjà coûté près d'un million et que
si celui de Coeur de ville est très alléchant, je ne pense pas que la
commune ait gagné à l'Euromillions."
Jacques Dupire, le bourgmestre faisant fonction, de rétorquer : "le
projet Coeur de ville n'en est nulle part ! Mais qui pourrait dire que
la grand-place de Frasnes est sympathique et conviviale alors que ce
n'est qu'un chancre ?". Jean-Luc Crucke, bourgmestre empêché, exprime alors son étonnement d'un ton virulent : "J'ai
du mal à comprendre et je n'accepte pas les critiques qui sont
infondées. Comment voulez-vous assainir le centre de Frasnes si la
commune n'achète pas des bâtiments inhabitables qui n'intéressaient pas
le privé ?"
Des propos qui font bondir le socialiste Sylvain Uystpruyst : "Rien
ne dit que le privé n'aurait pas été intéressé. C'est un choix
politique qui a été posé par la majorité mais je ne pense pas que
c'était la meilleure option." Réponse du premier Frasnois : "Il y
a une vue à long terme dans ce projet : aménager le centre de Frasnes.
Une fois que la surface sera assainie, le privé s'y intéressera. Nous
pourrons alors avoir une vision sur ce qui y sera entrepris et les
citoyens s'exprimeront sur le projet."
Une motion recalée
Les
groupes PS, cdH et Ecolo avaient inscrit comme point supplémentaire une
motion relative au projet de loi autorisant les visites domiciliaires. "Ce point ne relève pas du ressort de l'intérêt communal, comme en attestent des articles du Code de la démocratie locale.", expose Jean-Luc Crucke qui demande un vote sur cette demande de motion. Vote refusé, majorité contre opposition.
Une opposition qui ne manque pas d'exprimer son mécontentement et sa déception : "C'est
d'intérêt communal de savoir ce qui se passe à Frasnes-lez-Anvaing et
un peu court de se retrancher derrière des articles de loi. " (Sylvain Uystpruyst, PS) "Le sujet des visites domiciliaires est une compétence fédérale mais nous sommes le pouvoir le plus proche du citoyen." (Michel Delitte, cdH) "Je
suis déçu de l'attitude du bourgmestre empêché. On peut tous avoir un
point de vue différent mais ne pas en discuter, c'est regrettable et
bien dommage pour la démocratie." (Didier Verdoncq, Ecolo)
Le terrain de toutes les interrogations
Autre
point supplémentaire, celui déposé par Michel Delitte (cdH) relatif à
la présence de billes de caoutchouc sur le terrain synthétique de rugby à
Anvaing - dont les travaux sont terminés mais qui n'a pas encore été
réceptionné. "De quelles substances sont composées les billes
utilisées ? La solution de billes de liège a-t-elle été envisagée ? Dans
un souci de précaution, ne serait-il pas nécessaire de rédiger une
sorte de consigne de l'utilisation et de l'entretien ?"
Dans un premier temps, l'échevin Pierre Vèche fait le rétroacte du dossier et des solutions envisagées. "L'emploi
de billes de liège en fait partie mais comme cela engendrait un surcoût
de 100 000 euros alors qu'on a déjà eu pas mal de suppléments et que la
Ligue francophone de rugby nous a donné sa bénédiction, nous sommes
restés sur le caoutchouc."
Michel Devos (PS), évoque les
résultats rassurants d'une étude de l'Agence européenne des produits
chimiques tout en exprimant ses craintes : "On est dans l'émotionnel
et dans une forme de psychose. Même s'il n'y a pas ou quasi pas de
risque, je crains qu'on ne doive enlever les billes de caoutchouc et les
remplacer par d'autres car tout le monde (parents, sportifs et
responsables communaux) est inquiet."
Didier Verdoncq (Ecolo) va plus loin : "On
est au-delà de l'émotionnel. Pour moi, la santé n'a pas de prix. On
doit être prudent et ne pas prendre de risques. Surtout quand on sait
que le coût des billes de liège est plus proche des 50 000 que des 100
000 euros."
Sébastien Dorchy, l'échevin des Sport, rejoint le
conseiller vert mais préconise la patience et l'information en attendant le résultat d'études complémentaires alors que
Jacques Dupire donne écho des avis apaisants des professeurs Bernard et
Francaux.
Jean-Luc Crucke approfondit la question en signalant,
réponses des ministres à l'appui, que la commune a toujours suivi les
recommandations de la Région wallonne. "A ce stade, on ne peut rien
reprocher à la commune. Tous les éléments à disposition sont plus que
rassurants. Nous ne pouvons toutefois pas prendre le risque de jouer
avec la santé. Je ne veux pas qu'un parent vienne un jour nous trouver
en disant qu'il y a un problème." Et, en s'adressant au collège libéral : "Ne prenez pas le moindre risque pour 50 000 euros !"
S'ensuit le vote de principe de précaution, voté à l'unanimité par l'assemblée.
F.T.