Validation de la route «Pairi Daiza» : les mouvements citoyens réagissent

Validation de la route «Pairi Daiza» : les mouvements citoyens réagissent

Validation de la route «Pairi Daiza» : les mouvements citoyens réagissent

Ce mardi, le groupe de travail a donné son feu vert pour le projet de tracé Nord vers Pairi Daiza.

Les comités de citoyens de Gibecq, Ghislenghien-Hellebecq et Brugelette-Pays vert ont réagi à cette décision dans un communiqué.

Le communiqué en intégralité : 
 
Le Ministre Prévot et la Taskforce viennent ce mardi 11 juillet 2017 de confirmer leur tracé pour la nouvelle route PAIRI DAIZA. Ce projet ne se limite pas , comme nous l’avions demandé, au contournement de Gages mais se poursuit à travers champs et bois et dédouble les voiries régionales existantes pour rejoindre la N7. La suppression du dernier morceau du tracé (la bretelle reliant la N7 à l’A8) ne nous rassure pas vu l’opacité dans laquelle se prennent les décisions. Cette nouvelle route PAIRI DAIZA nous semble toujours aussi inutile et couteuse.

Selon la RTBF qui s’en fait l’écho, le tracé jusqu’à la N7 ne couterait «que» 11 millions d’euro. C’était à un million près l’estimation que le Ministre avait donné en janvier dernier pour la partie jusqu’à la RN 525, soit +/- la moitié du tracé. Comprenne qui pourra.

Quel que soit le nombre de millions dépensés, les mouvements citoyens de Brugelette - pays vert, Gibecq, Ghislenghien et Hellebecq restent résolument opposés au projet de tracé projeté par le Ministre Prévot et par les bourgmestres de nos entités, projet également poussé par les dirigeants du parc PAIRI DAIZA.

Pourquoi les 3 comités de citoyens restent-ils mobilisés contre la prolongation du contournement de Gages au-delà de la RN 523 (Rue de Silly) jusqu’à la N7-A8 ?

  • La nouvelle route porte atteinte à notre cadre de vie rural et à l’environnement, à la faune et la flore de nos campagnes. On s’interroge aussi sur l’absence d’étude d'incidence sur l’environnement, par rapport à cette route mais également par rapport à l’ampleur du développement du parc PAIRI DAIZA. 
  • Le tracé est celui qui a le plus d’emprises sur les terres agricoles. Des terres disparaissent chaque année (urbanisation, extension de zonings, routes, …) alors que nous vivons dans une région caractérisée par un réseau routier les plus dense d’Europe. 
  • Malgré un relevé des flux de véhicules autour du parc PAIRI DAIZA basée sur les données de l’opérateur ORANGE, nous n’avons pas vu d'étude de mobilité globale sur la région. Pour ceux qui vivent dans les communes voisines du parc, le tracé proposé par la TASKFORCE risque de créer plus de problèmes sans même apporter de solutions pour Gages ou Gibecq ou pire en enclavant totalement ces villages. 
  • La politique menée ici témoigne du peu de vision par rapport aux défis climatiques Tant la Région que le parc basent leur développement sur la hausse du trafic automobile (et des camions). Ce trafic routier augmente sans cesse ses rejets de CO2 (hausse de 23 % des GES entre 1990 et 2015) et de particules fines dans l’air. Pour beaucoup d’entre nous, une autre direction doit être prise vers la réduction des émissions de polluants et du trafic. Des alternatives sont à développer pour le parc et son accessibilité, de manière beaucoup plus intense. 
  • Le tracé du Ministre Prévot et des 3 bourgmestres est le plus couteux pour le contribuable wallon par rapport aux autres tracés plus limités. Nous maintenons, faute d’estimations précises des travaux publics et de transparence de la part du Ministre ou des Bourgmestres, qu’il s’agira au total de 20 millions et plus pour une nouvelle route (à but principalement privé) alors que les voiries régionales existantes (N523, N57 et N7) réparées et bien aménagées suffisent. 
La précipitation des autorités politiques et du parc pour pousser leur nouvelle route en pleine crise gouvernementale (affaires courantes?) nous interpelle et est pour nous un signe de la faiblesse de leur dossier. Nous n'appelons pas cela de la bonne gouvernance ou une décision relevant de l’intérêt public. Nous restons plus que jamais déterminés et de plus en plus soutenus par les citoyens et diverses associations. Après sans doute une pause vacances pour beaucoup d'entre nous, les actions reprendront.

Les habitants de nos villages se posent de nombreuses questions :

  • Pourquoi des citoyens doivent-ils aller jusque-là afin de défendre l’intérêt général càd une solution globale, durable et raisonnable autre que la somme des intérêts de chaque commune ou bourgmestre et des intérêts (privés) du parc PAIRI DAIZA ? 
  • Les Comités citoyens (en dehors de Gages) n’ont jusqu’ici pas été associés préalablement aux décisions prises, malgré les promesses de certains bourgmestres. La démocratie se limite-t-elle pour nos élus à voter une fois tous les 4 ou 6 ans ? 
  • Est-ce que la région wallonne n’a pas d’autre vision pour la Wallonie que de construire encore de nouvelles routes, alors qu’il n’y a pas de budget suffisant pour entretenir et aménager correctement le réseau existant ? 
Le monde politique, aujourd’hui mis à mal par les multiples affaires, se grandirait à limiter son action au problème initial : le contournement de Gages. Ne pas gaspiller l’argent public, c’est aussi limiter l’impact sur les habitants et l’environnement des villages voisins du parc. Nous appelons une nouvelle fois les Ministres et bourgmestres responsables du dossier à faire preuve de bon sens.