Des sans-abris à la caserne St-Jean? Vandeput ne se prononce pas

Des sans-abris à la caserne St-Jean? Vandeput ne se prononce pas

Des sans-abris à la caserne St-Jean? Vandeput ne se prononce pas

Pour le bourgmestre ff. de Tournai, le gouvernement revient sur sa promesse.
Paul-Olivier Delannois a interpellé le ministre de la Défense Steven Vandeput concernant la possibilité d'accueillir les sans-abri dans une partie de la caserne Saint-Jean durant l'hiver prochain.

L'interpellation de Paul-Olivier Delannois :
Monsieur le ministre, depuis des années, la Défense met à disposition de la ville de Tournai la caserne Saint-Jean, et notamment le bloc BM9, pour l'accueil des personnes sans abri de la région, durant la nuit, en saison hivernale. Depuis l'année dernière, la caserne ayant été réquisitionnée par Fedasil pour accueillir les candidats réfugiés, elle n'est plus en mesure d'héberger les sans-abri. Mon but n'est certainement pas d'opposer les uns et les autres mais bien de trouver des solutions pérennes pour tous!

Durant la crise migratoire, en été 2015, le gouvernement avait promis d'assurer une solution alternative pour l'accueil des sans domicile fixe. La Défense nationale avait en effet promis que les SDF pourraient continuer à être hébergés à la caserne Saint-Jean à la suite d'échanges qu'elle avait eus avec le Relais social urbain de Tournai.

Par ailleurs, le 6 octobre 2015, le gouvernement, par les voix des Secrétaires d'État, Théo Francken et Elke Sleurs, m'assurait que la problématique de l'hébergement des SDF à Tournai pour le Plan grand froid était à son agenda. La note du conseil des ministres du 7 août 2015 l'atteste en indiquant très clairement qu'une solution à cet égard serait cherchée entre votre cabinet et ceux de Mme Sleurs et M. Francken.

Or, force est de constater que, pour l'hiver dernier et cet hiver-ci, aucune aide logistique ou matérielle n'est venue du gouvernement. Tournai a donc dû prendre les devants avec l'aide du CPAS qui a fourni un bâtiment permettant l'accueil des sans- abri. Malheureusement, cette solution n'est que temporaire. En effet, le bâtiment est aujourd'hui vendu dans le cadre de la restructuration du Centre hospitalier de Wallonie picarde et ne sera plus utilisable pour le Plan grand froid dès l'année prochaine.

Après une réunion qui s'est tenue à Tournai en septembre dernier avec différentes parties prenantes du dossier, dont un membre de votre cabinet, une solution pérenne a pu être dégagée pour assurer la mise en place du plan "grand froid" à Tournai dans les années à venir. Il consiste en l'utilisation d'une ancienne chapelle située au sein de la caserne Saint-Jean. Ce bâtiment n'est employé ni par l'armée ni par FEDASIL. En outre, il est pour l'instant dans un état vétuste. Sa mise en conformité semble constituer une solution tout à fait durable pour l'accueil des sans-abri.

Indépendamment des futures décisions politiques qui doivent être prises dans le cadre du plan d'implantation géographique des quartiers militaires belges, pourriez-vous me dire si l'armée et le gouvernement sont prêts à s'engager à entreprendre les différents travaux nécessaires à la mise en conformité dudit bâtiment et disposés à accueillir les sans-abri dans le cadre des futurs plans "grand froid"? Si oui, pourriez-vous me communiquer l'agenda des démarches à venir? Je vous remercie d'ores et déjà pour vos réponses.

La réponse de Steven Vandeput :
Monsieur Delannois, tout d'abord, je voudrais signaler que l'hébergement des sans-abri relève des compétences locales et n'incombe donc pas à la Défense. Je dois être clair à cet égard. En revanche, vous savez très bien que mon département apporte son aide quand il le peut, en fonction d'accords précis avec les pouvoirs locaux.

Cela dit, tant que le gouvernement n'a pas pris de décision quant à l'implantation géographique des quartiers, je préfère ne pas me prononcer sur l'affectation éventuelle d'une partie de la caserne Saint-Jean aux fins d'héberger des sans-abri. En tout cas, elle ne sera pas utilisée en ce sens d'une façon permanente.

Paul-Olivier Delannois :
Monsieur le ministre, vous ne m'avez rien appris en m'indiquant qu'il s'agissait d'une compétence locale. Je le sais bien, mais ce n'est quand même pas moi qui en 2015, ai dit – par votre bouche, ainsi que par celles de M. Francken et Mmes Sleurs et Marghem, laquelle oublie parfois qu'elle vient de Tournai-: "nous trouverons une solution".

Dès lors que j'entends que vous allez – et quand je dis "vous", je ne vous vise pas personnellement; je parle du gouvernement – en trouver une, il est relativement logique que je vienne vous demander comment vous avez résolu le problème, ainsi que vous me l'aviez promis.

Quand vous me répondez que c'est un problème local, vous ne m'apprenez rien. En revanche, vous m'apprenez que votre gouvernement est le roi dans la création de problèmes à Tournai sans jamais trouver de solution.

Rédaction en ligne