Assises Neyts : la défense dans tous ses états, à tout vent !

Assises Neyts : la défense dans tous ses états, à tout vent !

Assises Neyts : la défense dans tous ses états, à tout vent !

Ce jeudi avaient lieu les plaidoiries et le réquisitoire dans le cadre de l’affaire Ludovic Neyts, décédé d’un coup de couteau à Péruwelz le 29 janvier 2012. Si pour les parties civiles et le ministère public il n’y a pas de doute quant à la culpabilité de l’accusé Johan Guilbert, il n’en est pas de même pour la défense.
Me Lauvaux a défendu cette thèse en portant la culpabilité sur le conducteur Jean-Michel Bruniaux comme étant l’auteur du fatal coup de couteau, voire une tierce personne dont il n’y a aucune trace probante sur la vidéo ou recueillie dans les témoignages des voisins. C’est donc en franc-tireur et contre l’avis de son client qu’il a plaidé cette thèse. Car pour l’accusé, la victime serait tombée elle-même sur son couteau durant la bagarre. “Je ne m’explique toujours pas comment ça a pu arriver, il a dû se planter en tombant”, a affirmé Johan Guilbert. Me Lauvaux a aussi voulu plaider à demi-mot la légitime défense, ce qui va contre sa propre thèse d’une tierce personne.
Bref, une plaidoirie assez décousue mais dans ses répliques, l’avocat général n’a pas pu laisser passer cette tentative de légitime défense : “Il faut six conditions bien précises pour qu’il y ait légitime défense. Guilbert n’en remplit aucune”.
Ne retenons que quelques impératifs : tout d’abord l’agression doit être violente et la menace grave, or c’est l’accusé qui se rue sur la victime. Notons aussi qu’il faut que l’agressé ne puisse en aucun cas avoir la possibilité de fuir. Difficile à imaginer, sachant que la scène se déroule en pleine rue : au lieu de se bagarrer, Johan Guilbert pouvait battre en retraite mais, selon ses déclarations, “je ne pouvais en rester là, il fallait que j’aie sa tête.”
Les débats se sont clôturés ce jeudi à 18 heures. Les jurés sont actuellement en délibération. Un verdict devrait tomber ce vendredi après-midi. Johan Guilbert risque une peine de 25 ans de réclusion.