375 logements inoccupés à Ath : la ville veut lutter plus efficacement contre cette problématique
Certains critères ont notamment été introduits dans le règlement pour éviter certaines situations de contournement de la taxe.
La question des logements inoccupés s'est invitée au coeur des discussions du dernier conseil communal d'Ath. Interpellant le collège communal, le conseiller d'opposition Thierry Despretz (PTB) a mis en lumière un paradoxe préoccupant : "Je viens de lire que plus de 300 logements privés sont inoccupés à Ath alors que nous connaissons une grave crise du logement pour les jeunes et des familles monoparentales particulièrement".
Pour le conseiller d'opposition, ces logements "dégradent l'image des quartiers et représentent une perte de recettes potentielles pour la commune, notamment via les taxes qui pourraient être appliquées sur ces biens". L'élu PTB a demandé un état des lieux précis des logements inoccupés et du nombre d'entre eux soumis à la taxation communale.
En réponse, Dany Vandenbrande (PS), président du CPAS et en charge du logement, a apporté des chiffres détaillés. La ville d'Ath recense actuellement 375 logements inoccupés. Tous ne sont cependant pas concernés par la taxe : certains appartiennent à des organismes publics, d'autres sont liés à des successions vacantes ou à des situations particulières. "Il y a donc actuellement 185 logements considérés comme taxables", a précisé l'élu socialiste.
Le règlement communal précise les différents cas d'exonération. Dans la situation actuelle, 23 le sont en raison d'une mise en vente, 75 en raison de travaux en cours et 59 dans le cadre d'un permis d'urbanisme.
Le président du CPAS a également rappelé les montants de la taxe communale, conformément au règlement adopté le 15 mai 2025. Au deuxième constat d'inoccupation, la taxe s'élève à 106,63 € par mètre courant, multiplié par le nombre de niveaux. Ce montant est doublé au troisième constat, puis porté à 320,19 € à partir du quatrième constat. "Ces montants sont indexés annuellement au 1er janvier", indique Dany Vandenbrande.
Par ailleurs, le règlement communal voté le 15 mai dernier traduit une volonté de lutter contre cette problématique. "Le nouveau règlement introduit aussi un critère de consommation minimale en eau et en électricité afin d'éviter certaines situations de contournement constatées par le passé", précise le président du CPAS avant de conclure : "L'ensemble de ces mesures traduit la volonté de la ville de se doter d'un cadre réglementaire plus efficace et plus dissuasif pour lutter contre les logements inoccupés et encourager la remise sur le marché des biens, tout en maintenant des exonérations strictement encadrées lorsque celles-ci favorisent réellement la réhabilitation ou la vente des logements".
A.D.