Antoing : un budget prudent pour le CPAS, beaucoup plus ambitieux pour la ville
Les budgets 2026 ont animé les débats durant deux heures lors du dernier conseil communal.
Le président du CPAS d'Antoing, le socialiste Grégory Courtois, a présenté un budget 2026 difficile à équilibrer face aux nombreuses inconnues que connaissent toutes les structures communales d'accompagnement social. "Deux augmentations majeures explique à elle seule plus de 1.039.000€ de la hausse prévue" a-t-il détaillé, "la première concerne le revenu d'intégration sociale. A la suite de la suppression des allocations de chômage à partir du 1er janvier 2026, nous prévoyons une augmentation des RIS de plus de 706.000€. Selon les estimations reçues, nous devrions prendre en charge plus de cinquante nouveaux bénéficiaires au cours de l'année prochaine. La deuxième augmentation porte sur les évolutions barémiques naturelles et le dépassement de l'indice pivot prévu par le Bureau du plan, soit en mars ou en avril 2026".
"Je ne sais pas quel superlatif utiliser, catastrophique, apocalyptique" entame d'emblée le chef de groupe G.O. Samuel Vincent à la fin de la présentation, "le déficit augmente d'un million d'euros en deux ans, sans prendre en compte les impacts des décisions gouvernementales à venir". La principale formation d'opposition liste ainsi une série de points qu'elle juge problématiques dans la gestion des finances du CPAS : des jetons de présence très chers, des normes d'encadrement très hautes ou encore des prix restés fixes depuis trop longtemps dans la maison de repos pour les repas et les chambres.
Ce dernier sujet est devenu récurrent à la table du conseil communal et le président du CPAS Grégory Courtois y a répondu, expliquant qu'il avait déjà été décidé d'augmenter les prix des chambres au maximum légal chaque année mais qu'il resteront inférieurs aux prix pratiqués dans d'autres maisons de repos. Concernant le prix des livraisons de repas, il assume le choix politique d'un service qui "restera toujours déficitaire, mais qui doit continuer à permettre à un maximum de personnes dans le besoin de continuer à en bénéficier". Quant aux jetons de présence, le montant de 26.000€ inscrit au budget pour l'année à venir servira selon Grégory Courtois à organiser des réunions supplémentaires qui seront nécessaires à l'analyse des dossiers durant l'année à venir.
Le conseiller du groupe Contact Citoyen Steven Bonnet s'est montré pour sa part beaucoup plus positif envers cette projection budgétaire, estimant que sa forme prudente, avec peu de projets inscrits à l'extraordinaire, reflétait bien la réalité de l'institution.
Un budget communal "ambitieux et responsable"
Du côté de la commune, le tableau semble moins sombre et le bourgmestre annonce même des investissements à hauteur de 1,6 millions d'euros. "En matière d'investissements et malgré un le contexte particulièrement compliqué, nous avons fait le choix de présenter un budget extraordinaire ambitieux et responsable, tourné vers l'avenir et vers l'amélioration concrète du cadre de vie de nos citoyens", déclare Gauthier Dudant (PS).
Les principaux projets inscrits pour l'année 2026 sont les suivants :
- l'installation de caméras de surveillance munies de dispositifs ANPR (radars) pour 200.000€
- le parking de délestage de Péronnes pour 600.000 €
- l'amélioration des performances énergétiques de l'aile maternelle de l'école de Péronnes pour 240.000€
- l'amélioration des performances énergétiques du foyer socio-culturel et de la bibliothèque pour 570.000€
- le remplacement de l'éclairage des terrains de football pour 200.000€
- l'installation de modules dans le skate-parc pour 155.000€
- les travaux de rénovation des terrains de tennis pour 434.500€
L'opposition G.O. soutient ce budget extraordinaire, à l'exception du point concernant les terrains de tennis sur lequel il estime n'avoir pas été suffisamment informé. Concernant la structure du budget ordinaire, par contre, le groupe s'est montré beaucoup moins optimiste, pointant notamment le retour programmé de la taxe sur la force motrice dont l'effet rétroactif est fortement mis en doute et les recettes attendues sur taxe de séjour "alors que Your Nature est en train d'être morcelé, vendu par petits bouts".
Steven Bonnet (CC) alerte également sur la forte charge d'emprunt que contracte la ville, face à la réduction des subsides. "Il faut revoir ce budget qui ne tient pas la route. Si on ne change pas rapidement notre train de vie, vous serez peut-être le collège qui aura fait perdre à notre cité princière son titre de "commune la moins taxée de Wallonie picarde". Je suis prêt à me mettre autour de la table avec les comités directeurs de la ville et du CPAS pour que l'on puisse débattre des quatre prochains budgets de la législature".
Le bourgmestre assume des choix qu'il qualifie lui-même d'audacieux, estimant que "malgré le contexte morose, nous continuerons à proposer aux citoyens des projets d'envergure sur le territoire communal".
J.CR.