Enghien : la Ville puise 911.000 euros dans ses provisions pour son budget 2026

Jeudi soir, le collège communal enghiennois a présenté son budget pour l'année 2026. Et les nouvelles ne sont pas rassurantes. " La première mauvaise nouvelle, c'est que le budget est en déficit de 364.000 euros et nous avons dû utiliser une provision de 911.000 euros ", explique Sébastien Vanbelle, échevin des Finances. Malgré cela, le collège propose " de voter le budget sans augmentation de l'IPP et du PRI, car nous pensons que, d'ici un ou deux exercices, nous pourrons retrouver l'équilibre. " Si le budget ordinaire à l'exercice propre est en déficit, au global il reste positif de 483.000 euros. " L'utilisation des provisions montre que, depuis quelques années, le budget est en déficit structurel et chaque année le matelas se rapetisse. "

Les recettes augmentent très légèrement, de 2,6 %. Tandis que les dépenses de personnel, de fonctionnement et de transfert sont maîtrisées. " Le problème, très clair, c'est la dépense de dette. Les travaux nous coûtent aujourd'hui très cher. Le fait qu'il y ait eu beaucoup de travaux ces dernières années a un impact direct sur la dette : 34 % en plus, c'est énorme. "

" Un manque de vision de la majorité précédente "

Pour le bourgmestre Marc Vanderstichelen, cette augmentation de la dette, c'est " le résultat des investissements de la majorité précédente. C'est maintenant qu'on paie les remboursements de capitaux. Je vais donner quelques exemples : la rue Montgomery, on a dépensé 1.240.000 euros pour les trottoirs. On aurait pu être plus prudent, surtout en sachant les problèmes structurels de notre budget. Il y a eu un manque de vision de la majorité précédente en alourdissant la charrette de façon disproportionnée. Inutile de parler de la rue Camembert, du schlammage dont le coût-bénéfice est plus que discutable. Pour les cours anglaises, nous avons dépensé 630.000 euros. Nous avons arrêté le projet en attendant une procédure de classement, qui permettra d'obtenir un subside à hauteur de 70 %. Tous ces investissements ont alourdi la charge de la dette de plus de 700.000 euros. Historiquement, on était à 10 % de charge de la dette par rapport au budget, ici on passe à 13,5 %, c'est une augmentation de 35 % de la charge de la dette. " Pour le bourgmestre actuel, l'arrivée de Générations à la tête de la Ville est bénéfique pour Enghien. " Je ne vous dis pas ce qui serait arrivé à ce déficit si on avait continué les investissements qui étaient prévus : le parvis de la gare, l'esplanade du petit parc, la Grand-Place. "

Malgré le contexte difficile, la majorité actuelle a inscrit plusieurs projets au budget extraordinaire : en informatique, la refonte complète de l'église de Marcq avec la refonte des orgues, le rejointoiement de l'église de Labliau, les zones d'immersion temporaires, l'éclairage du parc, la ligne 123, la rénovation de la salle des mariages, le réaménagement de l'accueil du service population, l'isolation de logements communaux, la réfection des berges de l'étang du Miroir, l'achat de deux logements à la rue Brigade Piron, la maintenance et l'assainissement des cimetières. " On estime que ce sont des investissements essentiels, contrairement aux investissements qui étaient imaginés par l'ancienne majorité. "

Pour Marc Vanderstichelen, vu le contexte actuel, il faut préparer un plan de redressement. " On a choisi de ne pas augmenter les impôts pour le moment, on se donne pour objectif de remettre les finances d'aplomb dans les trois ans. "

" Nous avons eu le courage de faire les travaux "

Du côté d'Ecolo, aujourd'hui dans l'opposition, on regrette le discours de la majorité actuelle. " Ça fait un petit temps que j'entends toujours c'est l'ancienne majorité. À un moment, il faut aller de l'avant. Je voudrais aussi rétablir la vérité : le budget communal affiche une dette relativement stable, limitée à 12 %, c'est la preuve d'une bonne gestion par le passé. Ce qui plombe le budget aujourd'hui, ce sont les cotisations de responsabilisation qui coûtent 600.000 euros à la Ville et 1 million au CPAS. Ce sont tous les transferts aussi qui coûtent, que ce soit à la crèche, à la maison de repos, au Nautisport, à la zone de police. Ce n'est pas soi-disant une mauvaise gestion de la majorité antérieure ", estime la conseillère Nathalie Vast.

Pour Marc Vanderstichelen, la précédente majorité a " vécu au-dessus de ses moyens. " Pour Nathalie Vast, ce sont surtout des choix politiques. " Ne pas faire des travaux, c'est un choix politique, mais il faudra un jour les faire et cela coûtera plus cher à ce moment-là. Vous n'avez pas accepté certains subsides, cela portera des conséquences sur le futur, c'est aussi un choix. Nous avons fait des travaux, ceux de la rue Montgomery étaient attendus depuis des années, nous avons eu le courage de les faire. "