Les objets gallo-romains découverts à Ghislenghien en 2014 classés « Trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles »
Composé de 80 objets en céramique, métal et verre, ce mobilier représente un témoignage unique de l’occupation romaine en Gaule Belgique.
Le mobilier funéraire découvert en 2014 dans deux tombes gallo-romaines à Ghislenghien vient d'être officiellement classé "Trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles". "Le classement de ce mobilier consacre un patrimoine unique, témoin des premières décennies de la présence romaine en Gaule Belgique, et affirme la volonté de la Fédération Wallonie-Bruxelles de protéger et de transmettre un héritage scientifique et culturel d'exception ", souligne Elisabeth Degryse, Ministre-Présidente et Ministre de la Culture.
Le classement de ces objets repose sur plusieurs critères: leur rareté, leur lien avec l'histoire et la qualité de leur conception et de leur exécution.
Une découverte archéologique majeure
La découverte réalisée à Ghislenghien lors de fouilles sur le site du zoning s'est révélée d'une importance majeure. En septembre 2014, les archéologues ont mis au jour deux tombes datant des premières décennies après Jésus-Christ, contenant de nombreux objets.
"On y retrouve des instruments du banquet celtique, comme les chenets ou le chaudron, mais aussi des éléments typiquement romains : services à vin, passoires pour filtrer le vin avec bassins en bronze, ainsi que le service à ablution pour les rites de purification avant les cérémonies funéraires", expliquait à l'époque Frédéric Hanut, céramologue au Service Public de Wallonie. "La vaisselle de table montre que ces occupants avaient déjà adopté les manières de vivre, de consommer les biens à la romaine", expliquait-il encore.
Ces 80 objets composant le mobilier funéraire offrent un témoignage unique de l'occupation romaine en Gaule Belgique. "Les deux tombes, séparées d'à peine neuf mètres, appartenaient à des personnages de haut rang de la société nervienne, en partie reconstituée après les massacres de la Guerre des Gaules. La quantité et la nature des offrandes funéraires révèlent l'appartenance de leurs occupants à l'élite sociale des cités de la Gaule septentrionale" précise le communiqué.
Cette découverte n'était d'ailleurs pas si fortuite que cela. Les fouilles s'inscrivaient dans la continuité d'un précédent chantier archéologique réalisé au début des années 1990 sur ce site et qui avaient alors révélé une ferme ainsi qu'une villa romaine, aujourd'hui reconstituée au sein de l'Espace Gallo-Romain d'Ath.
Un patrimoine à valoriser
Depuis leur découverte, les objets sont conservés par l'Agence wallonne du patrimoine (AWaP), propriétaire. Ils ont bénéficié d'une campagne de restauration et d'études poussées.
En 2014, Marc Duvivier, alors bourgmestre d'Ath, évoquait déjà l'idée d'une exposition au sein de l'Espace Gallo-romain d'Ath, aux côtés de la villa romaine reconstituée. Une exposition itinérante avait également été envisagée afin de faire découvrir ce patrimoine au plus grand nombre.
Une idée qui, dix ans plus tard, fait son chemin. "Leur lieu d'exposition à venir est encore inconnu. En tous cas, à l'Espace gallo-romain, on serait ravi d'accueillir et d'exposer ce trésor pour les visiteurs curieux de le découvrir" peut-on lire sur la page Facebook du musée athois.
A.D.
