Ath : la création d'un espace récréatif et d'une maison de jeunes sur les rails à l'arrière de la gare

Une fois n'est pas coutume, le vaste projet de revitalisation de l'arrière de la gare d'Ath est à nouveau revenu sur la table du conseil communal ce jeudi soir. Après avoir acté l'acquisition de terrains à la SNCB en novembre dernier, les élus athois ont, cette fois, voté le lancement du marché visant à la conception et à la réalisation d'un pôle jeunesse.

L'ambition est de créer une maison de jeunes accompagnée d'équipements sportifs, d'espaces de convivialité et d'infrastructures récréatives accessibles à différents publics. Ces aménagements seront répartis de part et d'autre de la halte nautique. "L'espace récréatif permettra à la fois une connexion des plus jeunes à la halte nautique, tandis que les plus âgés bénéficieront de l'ensemble de l'espace qui leur est dédié sur la partie droite", explique Ludivine Gauthier (PS), échevine du Développement territorial et du Suivi des projets européens. Le skatepark y sera déplacé afin de centraliser les activités.

Concernant la future maison des jeunes, l'échevine insiste sur la nécessité d'une réflexion globale : "L'idée est d'avoir plusieurs activités en cohérence à la fois avec ce qui se fait à l'heure actuelle, tout en assurant une cohabitation fille-garçon et une complémentarité avec le skatepark et l'espace multisports".

Des réserves au conseil communal

Si le projet est salué dans son intention, certains conseillers ont exprimé des inquiétudes. Laurent Postiau (Les Engagés) rappelle l'importance de ne pas délaisser les jeunes des villages. Esther Ingabire (Ecolo), quant à elle, s'interroge sur le moment où les jeunes seront pleinement associés à la réflexion.

Les inquiétudes les plus marquées concernent toutefois le financement. Pour Pascale Nouls et Justin Duvivier, le contexte budgétaire actuel appelle à la prudence. "À l'heure où les taxes augmentent et où tout coûte plus cher, est-ce vraiment un investissement à mettre sur la table aujourd'hui ?" questionne Justin Duvivier (La Liste Athoise). Selon lui, même avec les subsides, "il restera environ 3 millions d'euros à charge des contribuables athois ".

La partie récréative et le pôle jeunesse représentent en effet un budget d'environ 2,3 millions d'euros TVAC, subsidié à 80 % dans le cadre de l'opération de développement urbain.

Du côté de la majorité, on défend un projet opportun. "Il fallait saisir l'occasion", plaide le bourgmestre Florent Van Grootenbrulle. L'échevine socialiste, Ludivine Gauthier, rappelle aussi que le dossier a évolué. Les modifications ont d'ailleurs été présentées en détails lors de cette séance du conseil communal.

Un projet revu à la baisse

Le masterplan se décline en trois phases, chacune financée par un organisme différent :

• Phase 1 : réaménagement du square des Locomotives et création d'un parc urbain subsidié à 90 % par les fonds européens.

• Phase 2 : création d'une halte nautique financée à 80 % par le plan de relance de la Wallonie.

• Phase 3 : construction du pôle jeunesse et de l'espace récréatif subsidiée à 80 % via l'opération de développement urbain.

Parmi les principales modifications par rapport au projet initial, on notera l'abandon du parking silo et de la passerelle enjambant les voies pour rejoindre le centre-ville. "Cela permet non seulement de réallouer les moyens financiers dans le pôle jeunesse mais aussi de conserver le parking existant ainsi que les bâtiments des services communaux", précise Ludivine Gauthier. La partie "parc urbain" qui devait prendre place au niveau du site des Locomotives sera aussi réduite et se limitera uniquement aux terrains situé le long de la voie d'eau.

Par ailleurs, une halle couverte pourrait voir le jour dans le parc paysager. "Elle servira de dépose-minute en journée, permettra d'organiser des afterworks le soir ou encore d'accueillir des artisans", annonce Ludivine Gauthier.

Ces ajustements permettent aussi de maintenir les places de stationnement, un point qui réjouit Thierry Despretz (PTB), régulièrement intervenu sur le sujet.

Un calendrier serré entre 2026 et 2029

Pour conserver les subsides, la Ville doit respecter des délais stricts. Le port de plaisance devrait être le premier chantier à sortir de terre, avec une fin des travaux impérative pour le 31 décembre 2026.

Le pôle jeunesse et l'espace récréatif devront être achevés pour fin 2028, tandis que l'aménagement du square des Locomotives devra être clôturé pour décembre 2029.