Boucle du Hainaut : l’alternative proposée par Revolht jugée non pertinente

Le rapport d'incidences environnementales réalisé par le bureau Startec concernant la boucle du Hainaut sera présenté la semaines prochaine aux CCATM des communes concernées par le projet. À la demande du ministre de l'Aménagement du Territoire François Desquesnes, ce rapport a intégré la contre-proposition proposée par Revolht, à savoir une alternative pour une liaison entièrement enfouie en courant continu à haute tension. Les conclusions du rapport sur cette proposition sont largement défavorables.

Dans le RIE, on peut en effet lire que "le chargé d'étude considère qu'elle ne peut être envisagée comme alternative pertinente au projet Boucle du Hainaut." Il avance pour cela plusieurs raisons. Il y a d'abord des arguments technologiques : "Il apparaît d'abord que les contraintes techniques d'une telle alternative restent très importantes et que son bon fonctionnement est dépendant d'un logiciel de gestion dynamique des liaisons HVDC qui n'existe pas à ce jour. En ce sens, la mise en oeuvre de cette contre-proposition constitue donc un choix reposant sur un risque technologique avéré."

Le coût de la contre-proposition est également pointé : "Il est estimé environ 10 à 11 fois supérieur à celui du projet Boucle du Hainaut hybride avec enfouissement sur 8 km et 13 à 16 fois supérieur à celui du projet Boucle du Hainaut entièrement aérien."

Viennent également s'ajouter des problèmes de délais : "Ils sont bien supérieurs que pour le projet Boucle du Hainaut, une prolongation de l'ordre de 10 ans peut raisonnablement être attendue."

Enfin, le chargé d'étude pointe les incidences environnementales, "avec un chantier nécessitant de creuser des tranchées sur une longueur de 600 km ce qui constitue une incidence forte pour les sols, la biodiversité, les activités socio-économiques et les infrastructures traversées. De plus, les restrictions d'usage au droit du câble et l'occupation au sol des postes de conversion seraient impactant pour le développement urbanistique et les exploitations agricoles et sylvicoles concernées."

Des experts indépendants ont également analysé l'alternative et rejoignent en grande partie les conclusions du chargé d'étude. Par exemple, le professeur Roberto Benato, expert académique italien en génie électrique, confirme ainsi que d'un point de vue économique, "la meilleure option s'est révélée être la ligne HVAC aérienne. La contre-proposition de Revolht ne prévoit pas une, mais trois lignes HVDC. Si le coût du HVDC était déjà déraisonnable auparavant, cette contre-proposition est encore plus onéreuse." D'un point de vue technique, "cette contre-proposition repose sur une option technologique, la configuration multi-terminale, qui n'existe pas encore. Envisager de fonder un renforcement stratégique du réseau, nécessaire dans les prochaines années, sur une option technologique qui n'existe pas encore, constitue selon moi un pari risqué." Quant aux délais de réalisation, "ils sont entièrement en faveur de la solution HVAC Boucle du Hainaut."

Le collectif Revolht ne veut pas réagir pour l'instant, préférant analyser le dossier en profondeur.