Fin de la gratuité pour les moins de 12 ans dans les académies : 50 % des élèves sont concernés à Ath
Pour l'échevine de l'Enseignement, Murielle Cornil, il faudra attendre la mise en application de la mesure pour en mesurer l'impact.
Lors du dernier conseil communal, la conseillère de la majorité, Sophie Van Coppenole (PS), a interpellé l'échevine de l'Enseignement, Murielle Cornil (MR.@th), au sujet de la fin de la gratuité des inscriptions dans les académies pour les enfants de moins de 12 ans. Pour rappel, dès la rentrée 2026-2027, la Fédération Wallonie-Bruxelles appliquera un droit d'inscription de 94 € pour les enfants de moins de 12 ans, comme c'est déjà le cas pour la tranche 12-17 ans. "Cette réforme vise à simplifier le système tarifaire et à assurer une meilleure cohérence au sein de l'enseignement artistique", a précisé l'échevine.
De son côté, la conseillère socialiste s'inquiète de l'impact d'une telle mesure sur l'académie d'Ath. "Par voie de presse, le directeur de notre académie (NDLR : Tangui Catoire) a mis en lumière plusieurs aspects préoccupants de cette réforme. Il déplore notamment que la suppression de la gratuité risque d'aggraver les inégalités sociales, en privant les enfants issus de familles à faibles revenus d'un accès essentiel à l'enseignement artistique", a relayé Sophie Van Coppenole.
Murielle Cornil le confirme : "Pour l'académie d'Ath, cette évolution concerne une part importante du public. Sur 1 214 élèves inscrits, 561 ont moins de 12 ans", précise-t-elle, en insistant sur le fait que cela démontre aussi le rôle essentiel joué par l'académie dans l'éveil artistique des plus jeunes. Cependant, les conséquences de cette réforme sont difficiles à anticiper avant sa mise en oeuvre concrète. "Dès la rentrée prochaine, nous analyserons chaque situation afin de déterminer les éventuelles exemptions prévues pour les familles répondant à certains critères (revenu d'intégration, chômage complet, intervention majorée, handicap, troisième enfant inscrit, etc.). Ces dispositifs garantissent le maintien d'un accès équitable à la formation artistique", a ajouté Murielle Cornil.
Une menace pour les fanfares ?
La conseillère socialiste s'est aussi fait la voix de Tangui Catoire, directeur de l'académie d'Ath, concernant le rôle important que joue l'académie dans le tissu culturel local. "Selon lui, cette mesure pourrait entraîner une baisse significative des inscriptions, menaçant la diversité et la vitalité de nos académies, et par conséquent, de tout le tissu culturel local. Il souligne également que la transmission des traditions musicales et folkloriques, portée en grande partie par les académies, serait compromise, tout comme le renouvellement des effectifs dans les fanfares et ensembles locaux", a-t-elle relaté.
Mais pour Murielle Cornil, le directeur se montre aussi rassurant sur cet aspect. "Il m'a confirmé qu'il n'est pas nécessaire d'être inscrit à l'académie pour en faire partie ; ce sont d'ailleurs les fanfares elles-mêmes qui envoient les élèves si c'est nécessaire. Il m'a également rappelé que l'académie ne forme pas uniquement aux instruments traditionnellement liés aux fanfares, comme la trompette ou le tambour. On y enseigne aussi le piano, le violon, la guitare, etc.", a-t-elle précisé.
Il faudra donc attendre la rentrée prochaine pour évaluer concrètement les impacts de ces changements sur l'académie d'Ath.
A.D.