Chièvres : les habitants optent pour une forte hausse du prix du sac-poubelle plutôt qu'une augmentation de la taxe

Fin octobre, la ville de Chièvres lançait une consultation citoyenne afin de déterminer comment adapter la taxe sur le traitement et la collecte des déchets afin de respecter le principe du coût-vérité. Cinq scénarios étaient proposés : une modification de la taxe, du prix des sacs-poubelle ou un scénario mixte combinant les deux.

Au total, 459 citoyens ont participé à cette consultation, soit un peu moins de 500 personnes. Parmi eux, 53 % ont voté pour le scénario 5 qui prévoit le maintien de la taxe et des ouvertures PAV (points d'apport volontaire) mais une hausse significative du prix du sac-poubelle.

Concrètement, la taxe relative à la collecte et au traitement des déchets restera à 75 € pour les personnes isolées et 145 € pour les ménages de deux personnes ou plus. Le nombre d'ouvertures gratuites aux PAV ne change pas non plus : 10 pour les isolés et 15 pour les ménages.

En revanche, le prix du sac-poubelle triple : il passera de 1 € à 3 € pour le sac de 30 litres, et de 2 € à 6 € pour celui de 60 litres. Le coût d'une ouverture PAV payante reste fixé à 1,50 €.

Un choix de la population qui doit être accompagné

Si l'opposition socialiste salue l'initiative de la consultation, elle regrette toutefois le faible taux de participation : "500 participants sur environ 4 000 citoyens adultes, ce n'est pas représentatif de toute la population", souligne Rémy Bette, chef de file du PS, qui s'interroge sur l'efficacité de la communication autour de l'opération.

Si à titre personnel le chef de file du PS approuve le choix de ce scénario, "le plus en phase avec les enjeux climatiques notamment", il met cependant en garde face à certaines situation. "Les personnes seules, âgées ou isolées vont ressentir cette hausse du prix du sac-poubelle de plein fouet", prévient-il. Le conseiller d'opposition pointe également les répercussions sur les commerçants qui n'ont pas forcément tous accès à un conteneur.

Alors que l'opposition insiste sur l'importance de la communication, la majorité de son côté propose des actions pour accompagner ce changement. Raphaël Labie, échevin de l'Environnement et du Développement durable, annonce le renforcement de la communication autour du tri sélectif et de l'utilisation des PAV. "Beaucoup de personnes ont encore des appréhensions à utiliser les PAV. Nous comptons donc organiser des formations sur site pour montrer concrètement comment cela fonctionne", explique-t-il.

La commune envisage également l'installation de nouveaux PAV, notamment près du pont du Chasseur à Ladeuze. Une demande partagée par l'opposition, qui plaide pour "davantage de PAV, surtout pour les déchets résiduels", insiste Olivier Hartiel, conseiller d'opposition.

Avec l'augmentation importante du prix du sac poubelle, les élus craignent aussi une hausse des dépôts sauvages. "Nous privilégierons la sensibilisation, mais si nécessaire, nos agents constatateurs interviendront", avertit encore Raphaël Labie.

Sensibiliser dès le plus jeune âge

Les élus s'entendent aussi sur le fait qu'il faut avant tout sensibiliser la jeunesse. "Quand les enfants parlent aux parents, ça les marque un peu plus", observe Rémy Bette en évoquant son expérience dans les mouvements de jeunesse.

La formation des jeunes au tri des déchets notamment est une priorité de Zoë Delhaye. La bourgmestre de Chièvres a d'ailleurs précisé que l'école communale de Chièvres était sélectionnée dans le cadre d'un appel à projets avec Ipalle et deviendra école pilote dans la gestion des déchets. Les autres établissements scolaires pourraient embrayer le pas dès la rentrée scolaire prochaine.