Ath : l'augmentation de la taxe sur les immondices a bien du mal à passer

Ath : l'augmentation de la taxe sur les immondices a bien du mal à passer

Ath : l'augmentation de la taxe sur les immondices a bien du mal à passer

Le débat sur l’achat de deux camions-poubelles lors du dernier conseil communal d'Ath a vite dévié sur la taxe sur les immondices.

Lors du dernier conseil communal d'Ath, l'achat de deux nouveaux camions-poubelles était soumis au vote des conseillers, car les camions actuels arrivent en fin de vie. " L'idée, c'est d'avoir un budget disponible, parce qu'il n'y a rien de pire que d'avoir des camions qui tombent en panne alors qu'on n'a pas de budget pour les remplacer. Je pense qu'en prévoyant cette dépense, on anticipe une éventuelle panne et, en tout cas, on peut être sûrs que les poubelles seront ramassées en temps et en heure ", précise Christophe Degand, échevin de la Propreté (MR).

La conseillère Écolo, Esther Ingabire, s'est dite surprise et déçue de voir dans le cahier des charges qu'il est prévu d'acheter des camions au diesel.

" On parle pourtant de transition énergétique, de réduction des émissions, de lutte contre le réchauffement climatique. Donc, je pense qu'il va falloir passer, à un moment, des paroles aux actes. Et ici, il ne s'agit pas seulement de rouler propre, parce que ces véhicules alimentent également le système de levage et de presse grâce à leurs batteries. Donc oui, la capacité de la batterie est cruciale, mais elle est aujourd'hui suffisante pour répondre aux besoins d'une tournée classique. Un camion-poubelle électrique coûte environ 300 000 €, ce qui correspond à peu près au prix d'un camion diesel. Alors, je me demandais pourquoi on verrouille le choix sur du diesel et pourquoi on ne laisse pas les soumissionnaires proposer des alternatives, afin de pouvoir les comparer ? " La conseillère a également donné des exemples de communes qui roulent déjà avec des camions électriques et en a vanté les avantages Selon Christophe Degand, les camions électriques sont toujours bien plus chers aujourd'hui. " Et les services techniques nous précisent ne pas avoir l'infrastructure pour charger ces camions ", ajoute le président de séance, Bruno Lefèbvre.

Pour Thierry Despretz, conseiller PTB, reporter cette dépense aurait pu faire baisser la taxe sur les déchets.

Laurent Postiau, des Engagés, s'étonne, lui, du timing de cette prévision. Il lui semble qu'elle arrive bien tard. " Il y a un camion qui a plus de 17 700 heures, l'autre 16 000. On sait qu'au niveau d'un camion, à partir de 12 000 heures, on atteint un niveau qui devient un peu critique. J'entends autour de moi qu'il faudra au minimum un an, même si vous décidez tout de suite, pour acquérir un véhicule, au vu des règles du marché. Donc, je crois qu'on est encore très loin d'un achat effectif, au niveau de l'investissement. " Le conseiller regrette également qu'on mette l'amortissement dès cette année dans la taxe sur les immondices, alors que l'achat ne se fera pas avant l'année prochaine, même s'il l'avoue, " ce n'est pas ça qui a fait exploser le coût-vérité, quand on sait que rien que l'augmentation des frais de personnel est de plus de 220 000 €. "

Laurent Postiau, tout comme Patrice Bougenies, de la Liste athoise, voient dans cet achat la confirmation que le service de ramassage des poubelles reste en interne. " On s'était posé la question lors de votre arrivée en tant que bourgmestre ", se souvient Laurent Postiau à l'égard de Bruno Lefèbvre. " C'est un soulagement : on est repartis pour deux mandatures et on garde notre personnel ", a confié Patrice Bougenies.

"Si on avait pu, on aurait mis la taxe à 100 euros"

Le débat a ensuite dévié sur la taxe-poubelle. Pour le président de séance, cela méritait donc un petit rappel : " Je vous rappelle juste que le coût-vérité, ce n'est pas nous qui le fixons. Nous sommes obligés de respecter le coût des immondices. Et si la taxe est ce qu'elle est aujourd'hui, c'est parce que les coûts des immondices sont ce qu'ils sont. Ce n'est pas la majorité communale qui a décidé d'augmenter. Et si on avait pu mettre une taxe sur les immondices à 100 €, je pense qu'on aurait tous été d'accord autour de la table. Mais malheureusement, on n'a pas eu le choix ", a expliqué Bruno Lefèbvre.

Cette augmentation, beaucoup ont du mal à la comprendre. " À quoi servent les PAV, alors ? ", a ainsi lancé Patrice Bougenies. " Le traitement, le tri, les points d'apport volontaires qu'on installe dans les villages, le personnel, le transport tout est intégré dans le coût-vérité, et c'est pour ça qu'il explose aujourd'hui. C'est évidemment compliqué d'expliquer à la population que plus elle trie, plus ça coûte cher, mais malheureusement, c'est la réalité. "

Sur la taxe des immondices, Pascale Nouls regrette, elle, qu'elle ait été approuvée en l'état, alors qu'elle estime qu'un amendement qui devait y être repris ne l'a pas été.

Un achat pour la sécurité des hommes

Au-delà du débat sur la taxe, le bourgmestre Florent Van Grootenbrulle a tenu à rappeler pourquoi l'achat de ces camions était important. « Quand on a des garçons qui sont à l’arrière de ces camions et que ces camions commencent à vieillir, le danger existe. Mais le danger s’accentue si on ne les remplace pas. Ces camions ont une importance pour la simple et bonne raison que nous avons maintenu une tournée chaque semaine. Il y a de moins en moins de communes où la tournée a lieu une fois par semaine. Si on avait basculé vers le privé, ce passage hebdomadaire, je ne pense pas qu’il aurait été maintenu. »


S.L.