Estaimpuis : l'argent du Plan de cohésion sociale est-il utilisé à bon escient ?

Factures de brasseur, banc sculpté dans un tronc ou encore achats de t-shirts, autant de dépenses sur le compte du plan de cohésion sociale qui interrogent l'opposition.
En Wallonie, la majorité des communes ont mis en place un Plan de Cohésion Sociale (PCS). Comme l’indique le site internet de la Région wallonne : “Le PCS poursuit deux objectifs, à savoir réduire la précarité et les inégalités en favorisant l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux, et contribuer à la construction d’une société solidaire et coresponsable pour le bien-être de tous.” En d’autres termes, il s’agit de lutter contre l’isolement en proposant diverses activités aux habitants d’une commune.
À l’instar de près de 200 entités, Estaimpuis a donc mis en place son propre PCS. Mais la gestion financière de ce plan soulève des interrogations au sein de l’opposition. “En 2022, un chef de projet a été engagé via un appel à candidatures avec une rémunération au barème B1”, a rappelé Éric Demarque lors du conseil communal de ce lundi soir. “Je me demande pourquoi cette personne est aujourd’hui payée à l’échelle A1.”
Le conseiller MR s’interroge également sur les moyens restants pour mener des projets. “L’enveloppe globale pour 2024 est de 106.938 euros. Une fois déduites la rémunération du chef de projet, la location du local à la commune, ainsi que les charges comme la téléphonie, il ne reste que 20.298 euros, soit 1.691 euros par mois, pour travailler au bien-être des citoyens.”
Si l’opposition reconnaît que de beaux projets ont été réalisés l’an dernier, comme les activités autour d’Octobre Rose, l’atelier couture ou encore le Café Papotage, elle pointe toutefois certaines dépenses jugées surprenantes. “Pourquoi un artiste, qui a sculpté un banc à partir d’un tronc d’arbre fourni par la commune, a-t-il été rémunéré 1.500 euros par le PCS ? Pourquoi le plan finance-t-il des factures de brasseur pour un montant total de 1.467,39 euros ? Même question pour des factures de viennoiseries.”
L’opposition s’interroge aussi sur des achats liés à l’événement “Dictée géante”. “Deux factures ont été validées par le biais de l’article 60, paragraphe 2, du Code de la démocratie locale, malgré l’avis négatif de la directrice financière : l’une de 1.119,25 euros pour des t-shirts et des sacs en coton, et l’autre de 164,98 euros pour un cadeau, soit un total de 1.284,23 euros.”
Enfin, le conseiller s’est étonné que l’échevine en charge du PCS ait fait rembourser, via ce plan, ses frais de participation à un voyage de deux jours au Mont-Saint-Michel pour un montant de 146 euros.
Face à ces questions, la majorité a promis d’apporter des réponses sous peu.
T.D.