Le castor a-t-il sa place à Estaimpuis ?

Présents depuis quelques mois aux abords du canal de l’Espierres, les castors provoquent quelques désagréments, au point que certains souhaiteraient voir cette espèce protégée quitter la commune.
Disparu de Belgique depuis le 19e siècle, le castor est de retour dans notre pays depuis un quart de siècle, suite à une réintroduction illégale du côté de Louvain. Au fil du temps, la population s'est agrandie, et on estime que plus de 1 000 individus vivraient aujourd'hui en Wallonie.
Certains d'entre eux ont d'ailleurs trouvé le chemin de notre région et s'y sont installés, notamment à Estaimpuis. "C'est une excellente nouvelle pour la biodiversité", a indiqué Thierry Graulich (Ouverture) à l'occasion du conseil communal. "Nous saluons d'ailleurs le travail acharné du Contrat de Rivière Escaut-Lys, du DNF, de M. Duboisdenghien et des responsables communaux qui, à l'image de ce bâtisseur infatigable, ne comptent pas leurs efforts pour assurer sa protection et suivre son évolution."
Le conseiller de l'opposition a toutefois souhaité savoir quelles mesures étaient mises en place pour éviter que ce rongeur ne réalise des aménagements trop audacieux, afin d'assurer une cohabitation harmonieuse avec les riverains. "Nous nous réjouissons que le castor se soit durablement installé à Estaimpuis", a indiqué François Deconinck, échevin en charge de l'Environnement. "En ce qui concerne la cohabitation, son nouvel habitat est régulièrement contrôlé par nos services, le DNF et le Contrat de Rivière Escaut-Lys. Le lit du cours d'eau ne subit à cet endroit aucune modification : il est éloigné du canal et se situe en contrebas, sans risque d'inondation."
Toutefois, le bourgmestre de la commune a tenu à rappeler les dangers liés à la présence du castor. "On peut se réjouir de tout, mais des arbres de plus de 30 mètres sont en train d'être attaqués. On ne connaît pas tout de l'animal. Il a certainement sa place dans les Ardennes, mais pas à proximité des habitations. La cohabitation doit être équilibrée, mais pas au détriment du citoyen. Prudence donc avec le castor."
T.D.