Scandale financier au home Général Lemaire à Hérinnes : le directeur licencié avec effet immédiat

Le directeur a été entendu lors d'une audition qui s'est prolongée jusqu'à 4h30 du matin. Son avocat dénonce aujourd'hui une mesure "disproportionnée" à l’encontre d’un homme dévoué pour son institution.
Moins de deux ans après une polémique autour de photos humiliantes de résidents, l'institution est cette fois au coeur d'une affaire de détournement de fonds. Selon nos informations, le directeur a été écarté de ses fonctions.
Cette décision intervient dans un contexte troublant. Nos récentes investigations ont révélé qu'un résident, dont les finances sont particulièrement confortables, aurait confié 100.000€ au directeur de l'institution, chargé d'en conserver la gestion. Une somme conséquente qui, en quelques mois, a disparu sans laisser de traces. De plus, des faux en écriture auraient été réalisés pour masquer les retraits effectués, rendant la situation encore plus opaque.
"Nous avons pris le temps d'analyser, d'enquêter et de décider"
Contacté ce lundi, le président du CPAS, Rémi Cougnet, reste mesuré dans ses déclarations. Il confirme qu'une analyse minutieuse des faits a été menée, conduisant à des mesures fortes.
"Je vois aujourd'hui nécessaire de répondre aux questions légitimes de la presse dans la mesure où certains intervenants clés de ce dossier ont choisi de s'exprimer auprès de la presse en pleine procédure. Je considère qu'il y a un temps pour tout. Face aux faits extrêmement graves auxquels nous avons été confrontés, nous avons, comme à notre habitude, pris le temps d'analyser, d'enquêter et de décider. Il est incontestable que les faits reprochés allaient à l'encontre de nos valeurs fondatrices ainsi que la dignité et la sécurité des résidents et du personnel. Nous avons donc, comme à notre habitude, pris nos responsabilités afin de faire cesser avec effet immédiat ces risques".
Une décision jugée "disproportionnée" par l'avocat de la défense
Il convient de préciser que c'est le comportement de gestion qui est au coeur de l'affaire, et que la décision d'écarter le directeur de ses fonctions n'a, semble-t-il, pas été prise dans le cadre d'une potentielle fraude. Par ailleurs, Rémi Cougnet s'est abstenu de commenter les soupçons de faux en écriture, estimant que ce volet dépasse le cadre des responsabilités du CPAS.
De son côté, l'avocat de la défense, juge "disproportionnée" la décision prise par les autorités. Selon maître Vincent De Wolf, son client est un homme dévoué et irréprochable dans l’exercice de ses fonctions. "Mon client a été directeur pendant 15 ans. Durant la période COVID, son établissement a été cité en exemple pour sa gestion remarquable, alors que de nombreuses maisons de retraite faisaient face à une hécatombe. Il y a deux ans, lorsqu’il y a eu cette affaire des photos des pensionnaires, il n'était en rien impliqué et il a su gérer la situation de manière exemplaire. Cette décision est clairement disproportionnée", plaide l’avocat.
Retrouver de la sérénité au plus vite
Si le CPAS reste prudent dans sa communication, ses responsables souhaitent aujourd'hui rassurer les résidents et les citoyens affirmant que les responsables politiques ont agi avec fermeté pour préserver l'intégrité de l'institution. Car personne n'est dupe. Ce nouvel épisode jette une ombre supplémentaire sur le home Général Lemaire qui devra travailler à redorer son blason au plus vite.
Sébastien Lippens