Antoing : un budget communal inquiétant selon l'opposition

Conseil communal chargé à Antoing avec la présentation de la déclaration de politique générale et celle du budget 2025. Le bourgmestre Gauthier Dudant, qui a dans ses compétences scabinales les finances, a tout de suite donné le ton en expliquant que l’année qui arrive engendrerait pas mal de dépenses. « Au budget ordinaire, plusieurs augmentations significatives sont à signaler par rapport  au budget adapté de 2024: dépense du personnel + 11,8% (embauche de nouveaux membre du personnel, index,…),  dotation à la Zone de Police +2,0% , dotation au CPAS +2,37% (couverture partielle de l’index salarial,…), dotation à la Zone de Secours +60,33% (liée au déficit global du budget de 5.220.000,00€), nécessitant de faire appel au crédit spécial de recettes à hauteur de 212.000 euros ainsi qu’à puiser dans le fonds de réserve ordinaire un montant de 151.810,07€ pour équilibrer le budget qui se chiffre à 15.622.858,23€ à l’exercice propre. » Pour lui, il convient donc d’adopter « une attitude prudente quant à l’avenir d’autant que la recette issue de la dotation du fonds des communes pourrait être revue à la baisse par le gouvernement wallon. »

Des dépenses pas toujours nécessaires selon l'opposition

Samuel Vincent n’est pas d’accord avec plusieurs des dépenses prévues par la majorité socialiste. « Sur le personnel, nous ne sommes pas d’accord avec le projet du collège d’engager. On est dans une phase de prudence avec de nombreuses dépenses supplémentaires avec notamment les dotations des zones de secours et de police. L’avenir est incertain face à ces augmentations des dépenses de transfert. (…) On ne voit pas notamment l’intérêt d’engager un nouveau temps partiel pour la communication de la commune. Cette dépense nous semble superflue et cela a déjà généré des crispations autour de cette table. »

Steven Bonnet, conseiller communal pour Contact Citoyen, ce premier budget de la mandature est inquiétant. « Le budget ordinaire tel que présenté acte un boni présumé en 2025 de 422.866,82 €, MAIS… pour comprendre ce boni il faut remonter en 2023, où le compte se termine avec un boni de 1.162.924,12 € on constate dans le budget 2024 après adaptation que nous avons un boni présumé de 798.126, 95. Autrement dit nous sommes allés 300.000,00 en 2023 pour équilibrer les dépenses. Ces 798.126,95 de boni en 2024 se retrouver dans les recettes de 2025, c’est-à-dire que nous sommes allés chercher en 2024, 370.000 euros pour équilibrer le budget sans le report nous aurions donc un déficit de 370.000 euros ! On constate également le recours au crédit spécial, c’est-à-dire une recette fictive qui pour le moment n’existe pas pour son montant maximum soit 212.000 euros. Si on ajoute à cela les 370.000 euros nous sommes à 582.000 de déficit. S’ajoute à cela le prélèvement du fonds de réserve c’est-à-dire le bas de laine de la ville pour un montant de 152.000 euros. Soit un total de 734.000 euros. »

Des améliorations énergétiques et des rénovations à l’extraordinaire

Au niveau du budget extraordinaire, de nombreux projets sont à l’étude. Plusieurs investissements majeurs sont prévus : les projets d’amélioration énergétique des bâtiments (écoles de Péronnes, Bruyelle et Fontenoy, foyer socioculturel, salle du Scaldis, complexes sportif de Bruyelle et Antoing) pour un total de 2.608.281€ , les travaux d’amélioration de voiries (Chemin du Mazy, rue de la Station, Placette du Nouveau Jeu, rue du Large) pour un montant de 2.200.912,98€, et les travaux du parking de délestage à Péronnes (600.000€), l’acquisition d’un mini-bus pour les transports scolaires et extra-scolaires (180.000€), le remplacement du système d’éclairage du terrain de foot (200.000€) ainsi que les investissements liés au skatepark (235.000 euros). « Ces montants représentent un coût total de 6.024.193,98€ du budget total à l’exercice propre chiffré à 8.791.074,90€ soit environ 68% dudit total. Il est important d’indiquer que la plupart de ces projets sont financés via diverses sources de subsides. », rassure le bourgmestre.

Pour le groupe GO, Jean-Bernard Vivier reproche au collège de voir encore des projets dont on parle depuis des années dans les cartons. « Le Scaldis, on en parle depuis des années et on a toujours rien. On est déjà sur un million d’euros d’investissements. Si on avait fait ça il y a dix ans, on aurait payé bien moins cher. » Le conseiller d’opposition demande aussi d’avoir de réels fils conducteurs lors de l’élaboration de projets. « Le parking du BMX va coûter 600.000 euros. Si on n’a pas une réflexion globale avec le BMX, Your Nature, les cafetiers autour, cela ne sert à rien d’avoir toutes ces places. Les citoyens doivent comprendre pourquoi on fait cet investissement. »

Steven Bonnet est là aussi inquiet des dépenses prévues pour l’extraordinaire. « Dans ce budget on constate d’impressionnants travaux énergétiques tel que : 615.000 euros pour le foyer et la bibliothèque ; 729.000 euros pour le complexe Willy Mahieu ; 234.000 euros pour le complexe Roger Hecq ; Ces projets seront payés 50% avec des subsides et 50% avec des emprunts… n’oublions pas que quand la ville va chercher des subsides, il s’agit aussi d’argent public, ne serait-ce pas plus cohérent parfois de se renseigner sur une reconstruction des infrastructures sportives! »

Les différents groupes se sont donc prononcés sur cette proposition de budget. Le PS a voté pour, GO a voté contre l’ordinaire et s’est abstenu pour l’extraordinaire et Contact Citoyen a voté contre pourquoi les deux budgets.