Une dizaine d'agriculteurs de Wallonie picarde à Bruxelles pour protester contre l'accord UE-Mercosur
Par cette présence symbolique, les agriculteurs entendent marquer leur soutien aux eurodéputés qui sont contre cet accord de libre-échange.
À moins d'une semaine du sommet du G20 à Brasilia, le monde agricole est de retour dans les rues de la capitale Bruxelloise. La Commission européenne pousse, en effet, pour conclure cet accord qui vise à augmenter les importations de produits agricoles comme la viande bovine venant des pays du Mercosur. Plusieurs agriculteurs venant de toute l'Europe et membres des différents syndicats se mobilisent pour réaffirmer leur opposition à l'accord UE-Mercosur. Une dizaine de tracteurs de Wallonie ont également fait le déplacement pour participer à cette mobilisation symbolique.
L'accord UE-Mercosur est un danger pour la planète et nos éleveurs
Président de la FUGEA (Fédération Unie de Groupements d'Éleveurs et d'Agriculteurs) et agriculteur à Bouvignies, Philippe Duvivier fait partie des agriculteurs présents dans le quartier européen à Bruxelles ce mercredi. Selon lui, l'accord constitue une "concurrence déloyale" pour les éleveurs européens, déjà soumis à des normes strictes en matière de production. "Tant qu'on ne respecte pas les mêmes normes qu'en Europe, que ce soit environnementales ou sociales, cet accord est inacceptable", a-t-il déclaré.
La FUGEA dénonce également les conséquences environnementales désastreuses de cet accord, qui encouragerait une production massive de viande industrielle en Amérique du Sud, contribuant à la déforestation de la forêt amazonienne. "L'accord UE-Mercosur est un danger pour la planète et nos éleveurs", souligne le communiqué de la fédération.
Un appel à stopper les négociations
Alors que plusieurs eurodéputés doivent prendre la parole ce mercredi à Bruxelles, les agriculteurs, par leur présence, entendent soutenir ceux qui s'opposent à cet accord et plaident pour une transparence accrue dans les débats parlementaires. Philippe Duvivier a d'ailleurs rappelé que la Wallonie pourrait jouer un rôle clé dans le blocage de l'accord : "Si un seul pays ne signe pas, l'accord ne passera pas", a-t-il affirmé, laissant entrevoir un espoir.
La FUGEA appelle ainsi l'Union européenne à agir concrètement pour protéger les fermes européennes et leurs efforts de transition écologique. "Nous demandons des prix justes pour sauver nos fermes et leurs transitions, mais les résultats ne suivent pas", conclut le communiqué, rejetant toute tentative de "compensation" financière qui ne saurait compenser les dommages économiques et écologiques causés par cet accord.
"Nous attendons des actes forts des autorités européennes. Le premier est clair : stopper les négociations de l'accord UE-Mercosur" a insisté la FUGEA par voie de communiqué.
A.D.