Tournai : la tripartite veut “décloisonner” la ville

Tournai : la tripartite veut “décloisonner” la ville

Tournai : la tripartite veut  “décloisonner” la ville

Marie-Christine Marghem, Benjamin Brotcorne et Coralie Ladavid ont présenté les grandes orientations de la future coalition tournaisienne.

Si vous suivez l’actualité fédérale, vous avez sans doute entendu parler du « kern », cette instance informelle qui réunit le Premier ministre et ses vice-Premiers. Marie-Christine Marghem (MR), Benjamin Brotcorne (Les Engagés) et Coralie Ladavid (Ecolo) souhaitent décliner cette formule au niveau local. « Ce sera une étape dans le processus de décision, explique la future bourgmestre. Elle servira à débroussailler les aspects parfois convergents, parfois divergents pour arriver à une décision commune. » « A neuf, il n’est pas toujours évident d’avoir une véritable discussion, abonde Coralie Ladavid, qui a amené cette idée. Durant ces six ans, j’ai eu des réunions régulières avec Paul-Olivier Delannois pour lever les éventuelles incompréhensions. »

La tripartite, une formule inédite

Cette formule du kern survient parce que la situation locale est inédite. C’est en effet la première fois que Tournai va être gérée par une tripartite. « Ce caractère inédit est renforcé par le fait qu’aucune des partenaires n’aura la suprématie sur les autres (ndlr : au collège, il y aura 4 MR, 3 Engagés et 2 Ecolo). C’est un gage de confiance entre nous. » Cela fait écho aux propos de Coralie Ladavid sur le comportement parfois dominant du PS lors des réunions du collège. On signalera à cet égard que Paul-Olivier Delannois conteste ces affirmations. Le collège sortant a, recense-t-il, pris 50.349 décisions et seulement 41 d’entre elles ont été prises à la majorité. « Et encore, ce n’était pas toujours en raison d’une opposition PS-Ecolo, dit-il. C’était parfois en raison de réserves personnelles de l’un ou l’autre échevin. » Les divergences entre rouges et verts ont notamment porté sur les autorisations de courses automobiles dans des villages de l’entité.

Une coalition "Boléro"

La composition du nouveau collège n’est pas encore connue. Pour l’heure, les partis se limitent à répéter des priorités, qui donnent sans doute quelques indications sur les compétences qu’empoigneront les uns et les autres. Marie-Christine Marghem a ainsi parlé de sécurité, Benjamin Brotcorne de l’échevinat des villages ainsi que du patrimoine, et Coralie Ladavid de la création d’un échevinat de l’attractivité de la ville. « Nous veillerons à la transversalité afin de mener les politiques les plus cohérentes possibles, précise l’échevine Ecolo. Quand on est en charge du Logement mais qu’on n’a rien à dire sur l’Urbanisme, c’est parfois difficile. Notre ville a un potentiel énorme mais elle a besoin de plus de transversalité dans les politiques. » « Nous ne voulons plus du cloisonnement, nous voulons résolument travailler ensemble », ajoute Marie-Christine Marghem, qui a trouvé un nom pour sa tripartite : « le boléro, car c’est une danse espagnole à trois temps ».

Les trois partenaires finaliseront maintenant leur déclaration de politique communale. Pour ce faire, ils comptent recueillir les avis et suggestions d’acteurs de la société civile (culture, entreprises, monde associatif, etc), ainsi bien entendu que de l’administration. « Nous aurons une approche de collaboration avec l’administration, conclut la future bourgmestre. Nous comptons sur elle pour travailler, elle est le réceptacle de toute l'expertise de la commune."


Christophe De Caevel