Ruralité, mobilité, communication, logement : que retenir du débat de Silly ?

Ruralité, mobilité, communication, logement : que retenir du débat de Silly ?

Ruralité, mobilité, communication, logement : que retenir du débat de Silly ?

Douze candidats sont venus défendre leurs idées pour Silly.

Ce mercredi soir, vous avez pu découvrir sur notélé le débat consacré à la commune de Silly. Des candidats des 4 listes engagées ont défendu leur vision pour l'entité.

Ruralité, mobilité, communication et participation citoyenne, aide sociale et jeunesse étaient au menu de cette émission de 52 minutes.

Voici trois points qui sont ressortis de ce débat.

Préserver le caractère rural : il faut identifier les zones à densifier

L'entité de Silly est une entité rurale. Son cadre de vie de Silly attire pas mal d’habitants de la ville, sa proximité avec Bruxelles en fait un lieu de vie idéal pour les navetteurs. Mais ce n’est pas sans conséquences, puisque des promoteurs s’intéressent aux terrains pour construire. C’est le cas par exemple à la ZACC Wastinelle. Comment faire face à cette pression et préserver le cadre rural de la commune?

La liste du bourgmestre propose ainsi de créer des Assises de l'urbanisme. "La priorité, c'est d'avoir un développement territorial en harmonie avec l'ancrage rural. Nous souhaitons discuter avec les citoyens, les experts, les représentants de l'administration et du politique pour voir quelle architecture nous voulons pour Silly pour les prochaines années", explique Violaine Herbaux. C'est une des pistes, une autre est le nouveau schéma de développement territorial. "Il va amener les commune à avoir une réflexion sur les centralités et sur les projets à mener au sein de ces centralités et dans les villages pour qu'ils restent attractifs."

Pour Sens et sa tête de liste Freddy Limbourg, il faut éviter que "le bâti continue de perler le long des voiries. On veut vraiment densifier. Si on veut garder le caractère rural et champêtre de notre entité, on doit veiller à nos paysages, aider nos agriculteurs qui sont en quelque sorte les jardiniers de notre entité et aider les producteurs locaux. La ruralité est une opportunité pour l'ensemble de nos citoyens", précise-t-il. Et pour son groupe, les opérateurs comme le syndicat d'initiative avec les sentiers développés ou le centre culturel avec son opération coeur de village, ont un rôle à jouer. Sens défend également le PCDR "nous avons investi presque 3 millions d'euros pour le développement rural. "

Laurent Courtois, deuxième sur la liste Ecolo partage la même vision, il faut arrêter l'étalement urbain. "Ecolo a toujours défendu la densification des centres, mais on ne peut pas le faire au-delà d'un certain niveau. Construire le long des voiries, n'est pas la solution à long terme." Quels sont les zones à densifier? "La ZACC Wastinelle est en cours, il faut commencer par ce projet-là. Apprenons d'abord à maîtriser ce type de projets. Et quand on aura trouvé une bonne alliance entre la préservation de l'environnement et un bâti accessible, notamment aux jeunes, on pourra alors passer à un autre stade."

Pour Aurore Walravens, tête de liste Silly, c'est vous, la ruralité, "ce n'est pas que la préservation du bâti, mais aussi la convivialité dans les villages. Et à ce niveau, on se rend compte que Silly devient une cité dortoir. On voudrait qu'il y ait des lieux de rencontre dans tous les villages, pas seulement à Silly centre. On voudrait pouvoir préserver nos agriculteurs, pouvoir recréer et soutenir des commerces locaux avec une agence de développement local. Il faut utiliser la participation citoyenne pour que les gens disent ce qu'ils attendent dans leur village."

Violaine Herbaux rappelle également que deux zones ont été identifiées par le conseil communal comme étant celles à densifier : le centres de Silly et Bassilly.

Mobilité : mieux relier les 8 villages de l'entité

Le cadre rural de Silly n’est pas sans conséquence sur la mobilité. Il y a moins de transports en commun qu’en ville. Et les services sont difficiles à maintenir, on l’a vu avec la fermeture du guichet de la gare ou la bataille qu’il a fallu mener avec les TEC lors du plan de redéploiement pour conserver la ligne 94.

Dans le programme d'Ecolo, on peut lire qu’il y a une politique de mobilité à Silly, mais qu’elle est incomplète. "Elle est incomplète pour plusieurs raisons. Au niveau de l'infrastructure principalement. On est venu en conseil communal avec le système de bande de couleurs sur le sol, c'est très efficace. Il y a d'autres aspects dont on pourrait s'inspirer comme les rues cyclables. Ces rues dans lesquelles les vélos sont prioritaires et où les voitures si elles suivent un vélo ne peuvent pas le dépasser. Ce sont des concepts qui trouveraient bien leur place dans une entité rurale comme Silly." Mais Laurent Courtois en est bien conscient, "on ne peut pas avoir les mêmes exigences en termes de mobilité dans un milieu rural que dans un milieu urbain, car les moyens de déplacement ne sont pas les mêmes, les distances sont parfois importantes." Se passer de la voiture est compliqué, mais "l'idée chez Ecolo c'est de tout faire pour en diminuer la primauté et l'impact."

Pour Violaine Herbaux, en charge de la Mobilité, la politique menée n'est pas incomplète. "On a fait une partie du chemin et il reste encore du travail. Cette législature nous a permis de concrétiser de beaux projets. La première phase du pré-RAVeL permet de relier Bassilly et Silly, la deuxième phase ira jusqu'à Hellebecq, Il y a également cette piste cyclo-piétonne qui relie le centre de Silly à la gare de Silly, c'est un axe structurant et facile. Et dans le cadre du PCDR, il y a un maillage, dont les cartes sont présentes dans les centres de village et qui indiquent aux cyclistes l'itinéraire le plus sûr car chacun doit trouver sa place sur la voirie. On a aussi un gros travail de prévention qui doit continuer à être fait.

Aurore Walravens veut faire une application pour le co-voiturage et créer des parkings de co-voiturage. "Au niveau de la commune, on veut faire en sorte que toutes les communes se rejoignent, on a du mal de passer d'un village à un autre. On pourrait avoir des réseaux TEC intercommunaux et si ce n'est pas possible, avoir un service de navettes." Silly, c'est vous regrette que sur le pré-RAVeL, "tout n'ait pas été pris en compte, notamment la biodiversité" mais aussi le fait que ce seul tronçon "ne mène pas d'un point A à un point B, et le réseau devrait être continué."

Pour Sens, être ado en milieu rural, ce n'est pas facile. Le groupe propose donc également une application "qui permette aux jeunes de pouvoir se déplacer en co-voiturage. Une autre proposition, qui a déjà été mise en application, c'est d'intervenir dans les abonnements TEC et SNCB pour aller à l'école." Autre proposition : la mise en place de navettes, pour les événements, mais pas que. "Par exemple, le dimanche, c'est le marché à Silly, on pourrait donner la possibilité aux personnes âgées de venir au marché grâce à ces navettes."

Communication et participation citoyenne : mieux donner la parole aux citoyens

C'est un sujet qui revient dans de nombreuses communes durant la campagne : la communication et la participation citoyenne. Les Silliens semblent assez contents de la communication de la commune. Des pages Facebook existent pour différents services, mais il manque peut-être d'une page officielle de la commune. "Il y a un déficit quelque part. Notre idée est de lancer une communication sur les réseaux sociaux de la part de la commune. Pour cela, on engagerait une personne à la commune, qui soit neutre politiquement, qui pourrait se charger de cette communication. Ce ne serait pas son seul travail puisqu'au niveau communal, on va devoir passer sur le site les projets de décision au niveau communal, tout ce qui paraît dans les valves communales", précise Eric Perreaux, 2e sur la liste LB.

Pour Ecolo, tout ne peut pas passer par les réseaux sociaux. "Il faut continuer à communiquer de différentes manières, car on a un peu plus de 20% de la population qui a plus de 65 ans. La fracture numérique existe bel et bien. Il faut continuer d'aller vers les citoyens, les rencontrer. Il faut une communication intergénérationnelle dans les mots qu'on emploie, dans la manière de s'adresser aux gens. Et surtout, quand il y a un gros souci, des travaux, il faut prévenir les citoyens", propose Ingrid Roucloux, la tête de liste. Mais Ecolo prône cependant la diffusion des conseils communaux en ligne.

Du côté de chez Sens, on propose la création d'une plate-forme numérique. "Et un guichet unique qui permet vraiment à tout citoyen qui le souhaite de poser des questions et de tout centraliser et rendre la communication plus accessible. Quand on travaille sur les réseaux sociaux, il faut quelqu'un en effet de neutre, mais aussi qui puisse temporiser et modérer les commentaires", explique Céline Van Hassel.

Silly, c'est vous, voudrait créer un guichet mobile, "cela permettrait de rapprocher les citoyens de l'institution communale", explique Emmanuel Cornette, quatrième sur la liste. Le groupe attache aussi beaucoup d'importance à la participation citoyenne. "Les commissions qui existent sont beaucoup trop structurées et pas assez conviviales." Pour Silly, c'est vous, il faudrait donc quelque chose de beaucoup plus flexible dans le fonctionnement.

Un point de vue partagé par Ecolo. "Au début, on a une vingtaine, on est une trentaine à participet aux commissions. On se rend compte que deux ans, trois ans après, on n'est plus que cinq. Ces commissions ou ce mode de travail où il y a à la fois du politique et du citoyen, c'est peut être un modèle qui est dépassé", estime Ingrid Roucloux. "On voudrait vraiment essayer de travailler avec les gens, notamment des comités de quartier. Les gens sont entre eux, dans leur quartier, dans leur réalité et à ce moment-là, on peut vraiment leur répondre."

Les partis de la majorité ne sont pas vraiment d'accord avec cela. "Ce qui existe fonctionne", estime ainsi Eric Perreaux. "Il y a la plateforme de la transition écologique, il y a l'Observatoire de la sécurité, il y a l'Agora des jeunes, il y a le conseil communal des enfants. Effectivement, on a un constat, c'est de dire que le citoyen demande d'avoir plus de contact avec lui et plus de regards vers lui en partant de ce qui existe."

Logement : adapter l'offre pour éviter l'exode des jeunes

A Silly, le revenu moyen par habitant est le plus élevé de Wallonie picarde. Ce n'est pas sans conséquence sur la marché de l'immobilier. Les maisons y sont très chères, 300.000 euros en moyenne, et cela ne permet pas aux jeunes de rester sur l'entité ou de s'y installer. Face à ce constat, les partis ont plusieurs pistes de solution.

Sens propose par exemple une charte de l'habitat adaptable qui prônerait les logements Kangourous. "Il y a beaucoup de personnes qui font du partage de maisons. Il y a des intergénérationnels, où on a des gens qui construisent ensemble. Pour que les parents soient proches de leurs enfants, ils partagent le bien pour pouvoir avoir quand même un immeuble à eux, mais en le partageant", explique Céline Van Hassel.

Silly, c'est vous propose de son côté une plateforme logement. "ça relève de la communication aussi entre les entre ceux qui proposent des logement et ceux qui en ont besoin. Ça permet de favoriser la communication, d'avoir plus de transparence sur ce qui est possible. Et puis, d'autres mesures qui peuvent être mises en place aussi, comme favoriser, au travers des règlements communaux, des logements plus petits qui puissent être plus abordables pour des jeunes", estime Emmanuel Cornette.

Pour la Liste du bourgmestre, il faut avoir une réflexion sur l'habitat léger. "C'est une des solutions On peut facilement bâtir sur le terrain de ses parents, à l'arrière d'une maison, un habitat léger, comme une yourte, une tiny hous,... qui permet d'accueillir les enfants", précise Eric Perreaux.

L'hibitat léger, c'est une solution qui parle au groupe Ecolo. " Mais il y a aussi des outils très simples, par exemple une grille des loyers en fonction du confort qu'il y a à l'intérieur de la maison. Vous ne payez pas la même chose si vous avez de la terre battue ou si vous avez deux chambres, l'accès à l'eau,... Il y a des outils quand même très pragmatiques, on doit explorer toutes les pistes."


S.L.