Zone de police, projets immobiliers, collège de la salle : que retenir du débat d'Estaimpuis ?

Zone de police, projets immobiliers, collège de la salle : que retenir du débat d'Estaimpuis ?

Zone de police, projets immobiliers, collège de la salle : que retenir du débat d'Estaimpuis ?

À moins d'un mois des élections communales, les candidats des 4 listes d'Estaimpuis ont débattu de leurs programmes.

Lutter contre l'insécurité

D'après les chiffres avancés par la police fédérale, la commune d'Estaimpuis a été épinglée comme étant la 5e en Wallonie avec le plus grand nombre de cambriolages. Pas étonnant donc que la sécurité fasse partie des priorités des habitants.

Parmi les outils qui peuvent aider les forces de l'ordre, les caméras sont arrivées au coeur du débat.

"Nous avons eu la promesse depuis 2021 que des caméras ANPR, qui filment les plaques d'immatriculation, seraient installées aux entrées des villages. Cela n'a toujours pas été fait", déplore Éric Demarque.

Le candidat MR souhaite également élargir les horaires d'accueil au commissariat de Leers-Nord. "Il est fou de savoir que la police n'accueille le citoyen qu'en journée. Celui qui doit s'y rendre doit prendre congé. C'est inadmissible."

"Mais pour gérer tout ça, il va falloir plus d'hommes", rappelle Frédéric Di Lorenzo (PS-LB). "Nous avons un cadre organique qui prévoit 78 personnes pour gérer la zone. Aujourd'hui, on travaille avec 59 personnes. Ça devient donc très compliqué."

Inévitablement, tout cela va passer par des investissements financiers. "La part de la commune d'Estaimpuis a été indexée chaque année, mais c'est juste le coût de la vie", détaille Adeline Capart (Les Engagés). "On pourrait donner plus. C'est nécessaire pour que les gens se sentent en sécurité à Estaimpuis. Quand on sait que le week-end, il n'y a que deux policiers pour toute la zone, c'est trop peu."

Autre solution à ces problèmes, prônée par le MR, la fusion des zones de police. "Cela résoudrait bien des problèmes. Nous sommes à côté de Mouscron et de Tournai, et nos policiers sont ici dans le désert. Ils ne sont même pas en contact radio avec leurs collègues."

Enfin, Chloé Tratstaert, candidate Ouverture, a insisté sur l'importance de la prévention, notamment via la mise en avant des PLP ou encore des passages de la police lorsque les citoyens partent en vacances.

Conserver le côté rural d'Estaimpuis

De plus en plus, la pression immobilière de Mouscron, Tournai et de la métropole lilloise se fait ressentir à Estaimpuis. Des constructions fleurissent à divers endroits du village. Cela a fait l'objet d'une partie de notre débat.

"On a pu voir des clos pousser un peu partout à Estaimbourg, à Evregnies", rappelle Steve Roussel (Les Engagés). "Estaimpuis est en train de perdre son aspect rural. Il faut absolument apprendre à réguler et maîtriser les logements. Nous devons mettre en place un plan d'aménagement beaucoup plus complet que le plan de secteur. Les promoteurs ne peuvent plus avoir carte blanche à la commune."

Un avis partagé par Thierry Graulich (Ouverture). "Il est temps de se pencher sur le SDT. On sait très bien que le PS lorgne sur des zones d'aménagement encore disponibles. C'est effrayant quand on voit que ce sont des zones agricoles qui peuvent très rapidement devenir des zones de construction. Les citoyens doivent absolument être intégrés dans cette démarche de schéma de développement territorial."

Échevine sortante au sein de la majorité PS-LB, Sophie Vervaecke est revenue sur ces nouvelles constructions. "Cela répondait à une demande citoyenne. Il y a eu du logement, mais au 1er janvier 2024, 20 % des terres étaient asphaltées à Estaimpuis. Nous comptons nous battre pour que les 80 autres pour cent restent des zones agricoles."

Candidate MR, Christine Lombart déplore également la perte du côté rural d'Estaimpuis. "La partie du territoire artificialisée est en augmentation. Les clos poussent un peu partout. Ce qui m'interpelle, c'est le nombre de grosses villas qui sont construites et aussitôt mises en vente. Il faut très vite mettre un stop."

Enfin un projet pour le collège de la salle

Si quelque chose fait vraiment tâche en arrivant dans la commune d'Estaimpuis en provenance de France ou encore de Mouscron, ce sont bien les ruines du collège de la salle, cette ancienne école qui a brûlé en 2003. En l'espace de 20 ans, différents projets se sont succédé pour réhabiliter ce chancre, mais aucun n'a abouti. Sur notre plateau, une bonne nouvelle a toutefois été annoncée.

"Un nouveau projet a été présenté il y a quelques jours", révèle Sophie Vervaecke. "Un promoteur a en effet contacté la commune pour créer un projet mixte. Il y aurait du logement unifamilial, des emplacements pour des commerces locaux et pour des professions libérales, avec du parking en suffisance. Cerise sur le gâteau : le corps du collège serait maintenu."

Une bonne nouvelle qui ne semble toutefois pas convaincre tous les partis autour de la table. "Chez Ouverture, notre proposition était l'expropriation pure et simple pour cause d'utilité publique", répond Thierry Graulich. "Le meilleur exemple de réalisation se trouve à quelques mètres d'ici. Le parc du Lion à Wattrelos est fantastique. On pourrait proposer la même chose."

Tandis que Christine Lombart se disait satisfaite de voir arriver un nouveau projet, tout en y gardant un oeil attentif, Steve Roussel s'étonnait du timing de cette annonce. "J'ai vraiment bien fait de venir à ce débat. Quoi qu'on en dise, il y a des choses qui n'ont pas bougé depuis 20 ans et maintenant tout bouge une semaine avant le débat. Depuis tout ce temps, ce collège est en état de désuétude. Ça fait bien longtemps que des taxes sur les immeubles inoccupés auraient dû être mises en place. Je ne comprends pas qu'elles arrivent seulement maintenant. C'est malgré tout une bonne chose que cela avance. Le défi va maintenant être de gérer le promoteur, alors que l'on n'a pas su gérer les deux précédents."


Théo Defranne