Inondations, points d'apport volontaire organiques, éoliennes et unité de biométhanisation : que retenir du débat de Celles ?

Inondations, points d'apport volontaire organiques, éoliennes et unité de biométhanisation : que retenir du débat de Celles ?

Inondations, points d'apport volontaire organiques, éoliennes et unité de biométhanisation : que retenir du débat de Celles ?

À moins d'un mois des élections communales, les candidats des 4 listes de Celles ont débattu de leurs programmes.

Tous ensemble contre les inondations

Incontournable sujet de discussion durant ce débat, celui des inondations. Les quatre partis qui se présenteront aux électeurs cellois le 13 octobre prochain en ont d'ailleurs fait leur priorité.

Du côté du groupe LB/OC, on mise sur la création d'un échevinat de la lutte contre les inondations pour "faire avancer les choses et surtout avoir une réflexion constructive pour que les solutions apportées soient durables et utiles", explique Ophélie Huvenne.

Pour Yves Willaert (Celles Demain), ce rôle ne doit pas être pris en charge par un échevin mais bien par le/la futur(e) bourgmestre de l'entité qui doit être au coeur des discussions. "Depuis 4 ans, le dossier sur les bassins d'orage n'a pas évolué. Or, à Taintignies et à Willemeau, ils sont construits. Il faut accélérer le processus et demander une aide à la Province. Il n'y a que la construction de deux bassins d'orage qui sauvera le village de Molenbaix".

Elise Deplechin, candidate Engagée et habitante de la place Verte, pointe de son côté un manque de communication de la part de l'administration. "Il y a beaucoup de choses qui sont faites et mises en oeuvre mais les citoyens ne sont pas au courant. L'entretien est important et il faut réaliser un travail de collaboration entre la commune et les agriculteurs".

Un trait d'union entre responsables politiques et hommes de terrain que le parti citoyen "Celles Moment" apprécierait réaliser. "On veut une réunion avec tous les agriculteurs. Il y a beaucoup de fossés autour des champs et leur entretien est primordial."

En réaction, Ophélie Huvenne précise que la commune a d'ores et déjà pris contact avec Natagriwal (NDLR: une ASBL qui conseille et accompagne les agriculteurs, forestiers et propriétaires pour les programmes agroenvironnementaux et climatiques). Un travail de collaboration avec la cellule GISER devrait apporter des solutions à mettre en oeuvre pour lutter efficacement contre les coulées de boues.

Tri des déchets, avec ou sans points d'apport volontaire organiques ?

Faut-il installer des points d'apport volontaire pour déchets organiques au sein de l'entité ? Le sujet est revenu à plusieurs reprises au sein du conseil communal et, une nouvelle fois, lors du débat. "J'ai proposé de transformer certains points d'apport volontaire résiduels en organiques. Cela aurait coûté 4.500€ sur un budget de 9 millions d'euros. Il y a eu de l'entêtement et aujourd'hui, il n'y a toujours aucune proposition qui a été faite", fustige Yves Willaert (Celles Demain).

Le sujet est sensible. Il a d'ailleurs divisé la majorité durant la dernière mandature. "Si on demande aux citoyens de pouvoir trier leurs déchets, il faut leur donner un moyen de les évacuer. Une solution est envisageable et possible. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas la mettre en place", ajoute Elise Deplechin (Les Engagés).

Peut-on dès lors demander aux citoyens de trier sans disposer de points d'apport volontaire organiques ? La question a été posée à Ophélie Huvenne (LB/OC). "La commune est classée parmi les meilleurs élèves de Wallonie picarde concernant le tri des déchets. Des solutions, il y en a. Il y a les parcs à conteneur mais les citoyens peuvent aussi déposer leurs déchets organiques dans les PAV des communes voisines".

Une justification qui n'a pas convaincu le groupe Celles Moment qui soutient l'installation de points d'apport volontaire pour les déchets organiques au sein de la commune.

Celles, une commune survoltée ?

Aux côtés du remplacement de la ligne aérienne de 150 kV et le projet Boucle du Hainaut, il y a également le projet de construction de 5 nouvelles éoliennes porté par la société Elicio.

"On pourrait dire qu'une commune comme la nôtre n'a pas beaucoup de pouvoir mais on ne peut pas non plus être des victimes consentantes", appuie le bourgmestre sortant, Michaël Busine (LB/OC).

Comment faire, dès lors, pour préserver son caractère rural ? Pour chacun des groupes, cela passe par le développement d'une unité de biométhanisation.

"C'est certainement un projet qui vaut plus que l'éolien au sein de notre entité agricole. Une telle unité produit de l'énergie thermique et du digestat pour les agriculteurs, mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une installation conséquente avec du charroi sur nos petites routes de village", précise Jean Delestrain (Les Engagés).

Les relations n'ont pas toujours été simples avec la société Walvert qui a porté le projet et qui semble aujourd'hui l'avoir rangé dans les placards. "C'est un dossier qui nous permettrait de trouver une alternative à l'éolien et de poursuivre nos efforts sur nos évolutions énergétiques. Finalement, on n'est peut-être pas obligé de passer par l'entreprise Walvert. Nous pourrions créer une coopérative avec les agriculteurs puisque ce sont eux qui auront le dernier mot dans ce dossier-là", ajoute Michaël Busine (LB/OC).

Ouvrier agricole, Régis Berte (Celles Moment) explique que la biométhanisation peut être une solution d'avenir pour l'entité _"si les agriculteurs n'en subissent pas le poids". "Il faut toujours produire pour l'alimentaire et ne pas favoriser la production pour la méthanisation, explique-t-il. Cela peut être une solution mais attention, il y a des inconvénients comme le bruit et les odeurs. Si elle doit voir le jour, la centrale de biogaz doit être installée le long d'un grand axe, loin des habitations."

"Le projet a tout son sens mais il faut de réelles retombées économiques pour nos agriculteurs", s'est, de son côté, inquiétée Régine Duquesne (Celles Demain), qui a par la suite défendu son projet de hall-relais et de parking de délestage pour les indépendants.


Sébastien Lippens