PFAS : la ville de Chièvres dépose plainte contre X, le niveau de pollution du puits n°1 reste stable

Le dossier, au cœur de l’actualité, s’est évidemment invité dans les discussions du conseil communal.
Alors que les résultats du biomonitoring relatif aux PFAS sont désormais connus, le puits n1 a de nouveau été pointé du doigt lors du conseil communal de Chièvres. Lors des questions d'actualité, Zoë Delhaye s'est interrogée sur les résultats d'analyse de l'eau de la SWDE, relayés sur le site Internet de la ville. On peut y découvrir tous les résultats d'analyse de l'eau connus depuis 2023 jusqu'en date du 8 mai 2024. Ces données concernent les analyses de l'eau brute au niveau du puits n1, avant et à la sortie des filtres à charbon actif ainsi que du mélange de l'eau distribuée.
"Quand on regarde les données du 8 mai 2024, on constate à la sortie du filtre à charbon 1, une quantité de 26 ng/l et à celle du filtre à charbon 2, une quantité de 10 ng/l. Ce qui suit dans le tableau, c'est le mélange des deux, soit 4ng/l. Ce qui me semble un peu étrange comme information. Selon moi, ce chiffre de 4 ng/l n'est pas logique. Je me pose beaucoup de questions, tout comme de nombreux citoyens, d'autant plus dans ce contexte déjà anxiogène" détaille la conseillère d'opposition.
L'échevin Frédéric De Weireld, qui a participé aux réunions avec la SWDE, a apporté quelques éléments de réponses : "Concernant le filtrage, il y a une analyse à la sortie du 1 et à la sortie du 2. Mais l'eau qui est distribuée est, elle aussi, mélangée à d'autres sources d'eau qui ont un taux de 0 ng/l pour les 4 PFAS problématiques".
Par ailleurs, si les résultats d'analyse de l'eau distribuée à Chièvres démontrent que les taux sont bien en dessous de la future norme européenne depuis l'installation de ces filtres, l'analyse de l'eau brute issue du puits n1 prouve aussi que la pollution reste constante. "Les taux oscillent entre 200 et 300 ng/l pour l'eau brute. L'origine de la pollution n'est toujours pas traitée" déplore l'échevin Ecolo.
Si la solution reste le by-pass de ce puits contaminé, solution réclamée par la ville de Chièvres, les choses ne sont pas si simples. Selon la SWDE, deux solutions alternatives existent, mais ne pourraient pas être mises en application avant 2030 voire 2035. Une nouvelle solution se profile avec la construction d'un réservoir d'eau potable de 8 000 m³ à Ellignies-Saint-Anne. Une connexion pourrait être envisagée entre ce réservoir et la ville de Chièvres.
La ville porte plainte contre X
En attendant, la ville a décidé d'ester en justice et de déposer plainte contre X. "Les résultats ont tardé, bien trop tardé. Les promesses reçues lors de nos visites à Namur ne sont jamais arrivées. On nous avait promis un référent santé, la création d'un fonds d'aide aux victimes et jusqu'à présent, nous n'avons eu aucune réponse à nos demandes d'aide. Et ça, on ne peut l'accepter" explique le bourgmestre, Olivier Hartiel. Le point a été ajouté en urgence au conseil communal et a été voté à l'unanimité.
A.D.