Commémorations du 6 juin : il y a 80 ans avait lieu la rafle de Tournai Ouest
Le 6 juin 1944, des centaines d'hommes étaient arrêtés par les SS. Ils ont toutefois eu la vie sauve de justesse grâce au débarquement.
Quand on parle du 6 juin 1944 partout en Europe, on pense évidemment au débarquement des troupes alliées sur les plages de Normandie. Mais à Tournai, dans la bande transfrontalière, c'est un autre événement qui vient à l'esprit : la rafle organisée par les SS ce jour-là.
À l'aube, les membres de la Schutzstaffel font irruption dans les villages belges de Lamain, Hertain, Blandain, Marquain et Esplechin. Les hommes sont arrêtés et conduits à la mairie de Camphin-en-Pévèle, ville française également touchée par cette rafle tout comme Baisieux. Ces arrestations sont faites en signe de représailles à la suite de l'assassinat par la résistance d'un collabo d'origine anversoise qui résidait dans la région.
Terre de résistance
Il faut savoir que cette région transfrontalière située à l'est de Tournai abritait en effet de nombreux résistants. Du côté de Lamain, ils étaient un groupe sous les ordres de l'instituteur du village : Albert Comblez. Ensemble, ils avaient mis en place un réseau d’assistance et d’évasion d’aviateurs alliés, tombés en Belgique pour les envoyer en Espagne. C'est justement ce réseau qui avait été infiltré par le collaborateur flamand.
La vie sauve... À quelques heures près
Lorsque ces hommes sont arrêtés, tous ont en mémoire le massacre d'Ascq survenu 37 jours plus tôt, du 1er au 2 avril 1944. Suite à une attaque organisée par la résistance à l'encontre d'un train transportant du matériel militaire allemand, l'occupant répond immédiatement en organisant une rafle qui fera 86 victimes.
Enfermés dans la mairie de Camphin, tous les hommes arrêtés dans les villages du Tournaisis s'attendent à connaître le même sort. Après plusieurs heures d'attente ils seront finalement rassurés. Les Allemands viennent d'apprendre que le débarquement avait commencé et se retirent. Quelques hommes seront toutefois emprisonnés à Tournai, Anvers ou encore Mons.
Théo Defranne