Brunehaut : le budget extraordinaire ne convainc pas l’opposition qui regrette un manque de projets

Les différents conseillers d’opposition se posent aussi beaucoup de questions sur l'utilisation des provisions pour payer les dépenses de transferts.
Comme chaque année, décembre est synonyme de budget dans les conseils communaux et notamment à Brunehaut . Pour l’année qui s’annonce, le collège communal a souhaité proposer un budget “optimiste, pas toujours facile mais réaliste et sécurisant” de plus de 11 millions d’euros avec un boni prévisionnel de 486.318 euros.
Pour justifier ce nouveau budget, Pierre Wacquier a voulu expliquer les ambitions de la majorité dans sa confection. “Nous avons établi un budget qui met en avant la motivation de notre personnel avec comme objectif de maintenir des services à la population, etc.” Le bourgmestre a voulu rappeler que le collège avait décidé de n’augmenter aucune taxe car “cela tient fort à coeur des habitants.”
Dans l’exercice ordinaire, on a notamment parlé des dépenses de transfert. Au niveau du CPAS, par exemple, on ne recense qu’une légère augmentation. “Les dépenses de transfert à IPALLE, au CPAS, aux zones de police et de secours, sont une part importante de notre budget (ndlr : 3.343.716,55 € en 2024)”, a expliqué Pierre Wacquier. Une partie de ces dépenses sera prise sur différentes provisions, ce que regrette l’opposition.
Bientôt plus de provisions ?
Pierre Gérard, conseiller IC, a voulu justifier la position de son groupe. “Nous affirmons donc qu’en évaluant correctement les dépenses de fonctionnement, on aurait pu budgéter les dotations aux zones de secours et de police sans recourir aux provisions car la justification du bourgmestre selon laquelle la dotation à la zone de police ne devrait plus augmenter est une pure hypothèse émise en pleine campagne électorale et donc à prendre avec beaucoup de circonspection. Évidemment, cette manière de faire permettra comme chaque année au bourgmestre d’annoncer fièrement un boni au compte et de programmer des investissements qui viendront à point nommé en cette année électorale.”
Du côté des conseillers indépendants, Nadya Hilali regrette aussi le choix de ne pas rehausser ces provisions plutôt que de les affaiblir. “Le montant encore disponible en provision passe donc de 503.302,30 euros à 198.938,93 euros et vous ne prévoyez même pas de les alimenter alors que la situation n’est pas réjouissante pour la zone de police où on annonce des augmentations à venir avec un commissariat dont les coûts explosent… Gérer c’est prévoir monsieur le bourgmestre. Nous doutons donc fortement que cela soit géré.”
Pierre Wacquier a voulu nuancer les propos de l’opposition. “Il ne faut pas confondre provisions et réserves. J’ai voulu, il y a quelques années, provisionner pour la police car c’était nécessaire. Je voyais les réserves fondre et je me suis dit qu’il fallait s’habituer à une dépense plus importante avec une partie qui allait vers la dotation et l’autre vers nos provisions. On recommencera car c’était le moment de les utiliser.”
Un budget extraordinaire sans projet?
Au budget extraordinaire, le bourgmestre a annoncé très peu de nouveaux projets : des travaux dans les écoles de Wez et de Hollain, l’achat de vélos pour un projet à destination des élèves de maternelles, divers travaux de voirie, etc. L’opposition s’est d’ailleurs interrogée sur ce manque de projet. “Nous constatons qu’il n’y a rien de prévu et que vous attendez le compte 2023 pour annoncer les investissements. Nous attendons donc ce moment pour en débattre. On peut comme chaque année se poser la question de l’utilité d’un vote sur un budget extraordinaire dont on sait qu’il sera considérablement modifié”, a indiqué le conseiller IC Pierre Gérard.
Une dépense a cependant mis en alerte certains conseillers, celle liée au Brunehall 2. Nadya Hilali veut “tirer la sonnette d’alarme”. “L’extension du Brunehall fait mal. Il n’y avait que vous pour croire que nous allions en rester là quant à l’investissement communal. On dépasse maintenant la barre des uns millions d’euros (près de 1,1 million) en fonds propres communaux et nous pouvons parier que cela n’est pas fini.” La conseillère indépendante pointe aussi du doigt “certains projets tombés à la trappe comme l’agrandissement de la crèche, la place de Howardries, le local pour les associations à Laplaigne, le Tartuf. Nous n’entendons plus parler de certains : la maison multiservices, la carrière du Moulin et d’autres sont reportés tel que cœur de village, pas avant 2025 …”
Avant les votes, Pierre Wacquier a voulu rappeler sa volonté d’optimisme. “Je l’assume et je pense que c’est nécessaire d’être optimiste et en même temps réaliste. Si on est réaliste tout seul et trop cartésien, on devient médiocre et je ne veux pas être médiocre.”
Sans surprise, la majorité USB s’est prononcée pour ce budget 2024, le groupe IC s’est prononcé pour à l’ordinaire et s'est abstunu à l’extraordinaire et les conseillers indépendants Nadya Hilali et François Schietse ont voté contre aux deux.
Rémy Ravaux