Chièvres : des molécules de la famille des PFAS détectées dans l’eau de consommation

Chièvres : des molécules de la famille des PFAS détectées dans l’eau de consommation

Un cas de contamination d’un captage a été identifié au niveau du puits n°1 du château d’eau de la rue d’Ath fin 2021.

Chièvres : des molécules de la famille des PFAS détectées dans l’eau de consommation

De l'acronyme anglais signifiant "substances per- et polyfluoroalkylées", les PFAS sont des molécules regroupant près de 5000 composés chimiques. On les retrouve notamment dans des produits du quotidien comme les poêles anti-adhésives, les vêtements imperméables ou encore les mousses pour éteindre les incendies.

C'est en 2021 que ce terme est évoqué à Chièvres. Le député wallon PTB, Jori Dupont relayait un rapport américain faisant état d’une pollution aux PFAS sur la base américaine de Chièvres. Une information confirmée par la base qui précisait qu'une pollution avait bien été détectée en 2017: "les résultats d'échantillonnages validés sur la caserne Daumerie et reçus le 7 juillet 2017, ont détecté des niveau légèrement élevés de PFOS et PFOA par rapport au seuil défini par l'avis sanitaire à vie de l'EPA des Etats-Unis". La SWDE (Société wallonne des eaux) avait alors été alertée. Des analyses ont été effectuées et ont mis en évidence une contamination au départ du puits n°1 du château d'eau situé à la rue d'Ath.

Des mesures ont été prises et les données sont rassurantes

Lors du dernier conseil communal de Chièvres, le bourgmestre a tenu à dresser un état des lieux sur la présence de PFAS au niveau de ce château d'eau. "Il faut quand même relativiser beaucoup de choses. Suite à cette nouvelle directive 2020-2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, il y a une norme sanitaire qui aujourd’hui est inexistante et qui ne rentrera en vigueur qu’en janvier 2026 avec une concentration maximale autorisée de PFAS de 100 nanogrammes par litre, ce qui est vraiment très très peu" a expliqué Olivier Hartiel. Le bourgmestre a ajouté être en contact avec la SWDE pour demander des analyses régulières.

Claudy Demarez, le chef de file de l'opposition, veut quant à lui privilégier le principe de précaution. "Par rapport à SWDE qui a une mission de service public mais aussi une logique économique, il faut être très ferme et le cas échéant, ne pas avoir peur de prendre des décisions coercitives car on ne badine pas avec la santé des citoyens". Le chef de file de l'opposition a d'ailleurs pointé du doigt le flou autour des normes.

De son côté, la SWDE précise avoir déjà pris des mesures en avril dernier concernant le problème de pollution à Chièvres. "Une surveillance étroite a été mise en place et a fait apparaître que la teneur en PFAS dans ce puit reste stable au cours du temps. En conséquence, la SWDE a décidé d’anticiper la future norme en investissant dans deux unités de filtre à charbon actif afin de traiter les eaux provenant de ce puits. Ce traitement permet de répondre depuis avril 2023 aux futures exigences en matière de teneur maximale admissible en PFAS". De plus, des analyses hebdomadaires sont effectuées afin de vérifié que les taux restent bien en dessous des normes.

Le gouvernement wallon a également octroyé une subvention permettant un contrôle plus accru de ces substances chimiques. Ainsi, en septembre 2023, la SWDE a débuté un monitoring des PFAS dans l'eau distribuée sur l'ensemble du territoire wallon.

Plus d'informations à ce sujet prochainement dans notre journal de 18h00


A.D.