Anvaing : le terrain de sport synthétique continue à diviser

Anvaing : le terrain de sport synthétique continue à diviser

Anvaing : le terrain de sport synthétique continue à diviser

Les points sur la présence de billes de caoutchouc et les équipements de chronométrage pour la piste d'athlétisme ont été longuement discutés ce lundi soir lors du conseil communal de Frasnes-lez-Anvaing.

En mars 2018, le conseil communal votait à l'unanimité l'enlèvement des granules de caoutchouc recyclés utilisées pour le remplissage du terrain de rugby synthétique et le remplacement par un autre matériau. Deux ans plus tard, les analyses indiquent que ces billes SBR respectent les normes en matières d'hydrocarbure préconisées par l'Union européenne. L'option d'un remplacement par des billes d'une autre nature (liège ou plastique non recyclé) envisagée présentant divers inconvénients, les crédits destinés à permettre le changement sont retirés du budget. Ce lundi soir, le retrait du remplacement du matériau de remplissage du terrain de rugby a été acté. Il est loin de faire l'unanimité puisque le conseiller indépendant Jacques Dupire et les groupes Horizon Citoyen et Ecolo ont voté contre ce point alors que le PS-AC s'est abstenu.

Principe de précaution et indécision

"On a déjà parlé beaucoup de ce revêtement. Nous avions suggéré dès 2018 de ne pas attendre les études et de ne prendre aucun risque pour la santé et l'environnement et de trouver une solution.", explique Michel Delitte (Horizon Citoyen). "Nous regrettons cette décision de ne pas changer de matériau car le principe de précaution doit primer. La santé et l'environnement n'ont pas de prix."

Le conseiller Jacques Dupire partage cet avis : "Certes, les utilisateurs sont très contents de cette surface, mais le vrai problème est celui de l'environnement. Les billes SBR sont emportées dans les eaux de ruissellement et dans celles-ci, des analyses montrent qu'il n'existe plus aucun micro-organisme." Avant d'ajouter : "Dans ce dossier, on s'est un peu moqué de l'opposition, il aurait fallu être franc dès le départ."

De son côté, pour Ecolo, Didier Verdoncq revient sur le fait que tout le monde était d'accord de retirer les billes et sur leur quantité : "Si on doit remettre l'équivalent de 9 tonnes tous les 3 ans, ça veut dire qu'il y en a énormément qui partent dans la nature." Son acolyte Marie-Colline Leroy s'interroge quant à elle sur la communication faite aux clubs. "Il aurait fallu demander à ceux qui utilisent cet espace ce qu'ils en pensent. Aujourd'hui, vous les mettez dans une position délicate."

Pour le groupe PS-AC, Michel Devos exprime être mal à l'aise et indécis. "D'une part, il y a l'unanimité du conseil communal pour le changement des billes, avec un coût de 200 000 € à charge de la commune car ce n'est pas subisdiable. D'autre part, les analyses toxicologiques ont révélé des taux bien inférieurs à ceux fixés par l'Europe. Enfin, après 5 ans d'utilisation, les utilisateurs sont satisfaits." Avant de questionner : "Que faire pour bien faire ? Le principe de précaution dicterait de retirer les billes de caoutchouc mais les normes sont largement respectées."

Pas de solution idéale

Sébastien Dorchy, l'échevin des Sports (MR), rappelle que "la santé est l'élément le plus important. Je signe à deux mains si une suggestion technique qui tient la route existe. A l'heure qu'il est, la seule solution cohérente est de remplacer par de l'herbe. Ce qui est évidemment inimaginable, tant pour une question de finances que d'usage du terrain." Il ajoute par ailleurs que la communication aux clubs du non-remplacement des billes a été faite depuis longtemps.

Des équipements de chronométrage trop chers ?

La fourniture et la pose d'équipements de chronométrage pour la piste d'athlétisme pour un montant de 56 870 € a également suscité le débat. "C'est très cher pour n'être utilisé que quelques fois par an.", dit Didier Verdoncq (Ecolo). Marie-Colline Leroy (Ecolo) embraie : "Acheter par exemple une caméra qui coûte 20 000 €, ça va piquer dans les autres clubs." Jacques Dupire (conseiller indépendant) renchérit lui aussi : "Comment allez-vous justifier cette somme et ne pas pouvoir répondre à certaines demandes des citoyens ? C'est du gaspillage. Si on peut louer ce matériel, il faut le faire."

L'échevin des Sports Sébastien Dorchy (MR) défend cette dépense : "Plusieurs compétitions ont déjà dû être annulées faute de matériel et le nombre d'adhérents du club d'athlétisme ne cesse de croître. C'est un pari sur le sport et la jeunesse que nous faisons." Il assume le choix : "Quand nous investissons dans des vestiaires et une buvette à l'AC Anvaing, cela a aussi de la valeur, c'est une autre forme de projet financé par la commune."

Si Ecolo et Jacques Dupire s'opposent à cette décision, elle est approuvée par la majorité libérale ainsi que les groupes PS-AC et Horizon Citoyen. "Les infrastructures sont là, il faut qu'elles soient outillées pour les clubs qui les utilisent. Nous voulons toutefois nous assurer que le matériel soit entre de bonnes mains et en lieu sûr." (Michel Delitte) Un matériel qui "pourrait peut-être faire l'objet de subsides de l'Adeps." (Michel Devos)


Frédérique Thiébaut