Hadja Lahbib met en garde l’Iran contre la moindre violence exercée à l’égard d’Olivier Vandecasteele

Hadja Lahbib met en garde l’Iran contre la moindre violence exercée à l’égard d’Olivier Vandecasteele

Ce jeudi, près de 1.000 personnes étaient réunies face au beffroi de Tournai pour le dévoilement d’une bâche en soutien à Olivier Vandecasteele, détenu en Iran depuis février 2022. Au même moment, les députés fédéraux questionnaient la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib sur le sort du Tournaisien.

Olivier Vandecasteele, c’est l’histoire d’un travailleur humanitaire qui a été arrêté arbitrairement en Iran en février 2022. Depuis lors, il y est incarcéré dans des conditions difficiles. Cellule sans lumière du jour, couchage sans matelas ou encore un simple t-shirt pour se vêtir malgré la situation hivernale, Olivier Vandecasteele voit son état se dégrader chaque jour.

Alors que les raisons de son inculpation ont longtemps été cachées, on sait désormais qu’il a notamment été jugé pour espionnage lors d’un procès opaque. Le verdict a été sans appel : une condamnation à 40 années de prison et 74 coups de fouet.

Si un traité d’échange de prisonniers entre la Belgique et l'Iran avait été évoqué, il a été suspendu par la cour constitutionnelle qui ne prononcera son verdict que dans quelques semaines. Sa situation, elle inquiète les députés fédéraux qui l’ont fait savoir à la ministre des Affaires étrangères.

Négocier directement à Téhéran, une solution proposée par les députés

Parmi les députés qui ont questionné Hadja Lahbib, on retrouvait notamment nos représentants wallons picards, Marie-Christine Marghem (MR) et Daniel Senesael (PS).

La député libérale tournaisienne a montré son inquiétude face à la situation d’Olivier Vandecasteele. Pour elle, “le rôle de la ministre des Affaires étrangères, c’est aussi de protéger et d’aider nos concitoyens qui voyagent et qui résident à l’étranger.” Si elle souligne les efforts faits par la ministre libérale, elle demande à ce que les relations soient intensifiées avec l’ambassadeur iranien.“ Elle demande même à la ministre s’il “ne serait pas opportun de se rendre à Téhéran pour régler la situation.”

Le député-bourgmestre d’Estaimpuis abonde aussi dans ce sens. Il reprend les propos tenus chez nos confrères de LN24 par Didier Reynders, actuel commissaire européen à la Justice et ex-ministre des Affaires étrangères, qui demandait à la ministre de se rendre en Iran pour négocier en face-à-face avec ses homologues iraniens. Daniel Senesael demande des comptes à la ministre pour savoir “quelles sont les autres initiatives entreprises par notre gouvernement et nos services diplomatiques afin d’assurer la protection et la sécurité de notre ressortissant ainsi d’avoir des garanties sur le respect des droits humains et de la défense.”

De nombreuses visites organisées par l’ambassadeur belge en Iran

Face à ces nombreuses questions, Hadja Lahbib a voulu rassurer les parlementaires en déclarant que le gouvernement faisait tout pour libérer Olivier Vandecasteele et, qu’en attendant sa libération, que ses conditions de détention soient les meilleures possibles. Elle a tenu aussi à rappeler le rôle de l’ambassadeur belge en Iran qui est déjà allé à plusieurs reprises rendre visite au Tournaisien. Lors de leur dernière rencontre, il a constaté qu’Olivier Vandecasteele était amaigri mais que son état de santé était relativement stable. Même si elle n’a pas souhaité rentrer dans les détails par respect pour la famille, elle a annoncé qu’Olivier Vandecasteele avait arrêté sa grève de la faim partielle.

Au moment d’évoquer les chefs d'inculpation évoqués à l’encontre d’Olivier Vandecasteele, la ministre s’est montrée ferme. Elle a annoncé avoir convoqué une nouvelle fois l’ambassadeur iranien il y a quelques jours mais qu’il n’avait pas confirmé les informations dévoilées concernant la peine du Tournaisien. Lors de cet échange, elle l’aurait “mis en garde contre la moindre violence qui serait exercée à l’égard d’Olivier Vandecasteele suite à cette prétendue sentence.” Pour elle, celle-ci constituerait une escalade inacceptable et aurait des conséquences graves pour les relations bilatérales entre les deux pays.

Le dossier est donc loin d’être clos. “Vous comprendrez que la partie n’est pas facile au vu du régime iranien et de l’actualité que j’ai condamnée”, a-t-elle conclu face à l’hémicycle. À la question de savoir si elle se rendrait ou pas à Téhéran pour négocier directement avec ses homologues iraniens, elle a botté en touche.


Rémy Ravaux