Ecarté depuis plus d'un an, le directeur de l'école communale de Pecq retrouvera son poste à la rentrée scolaire

Le recours entamé par le directeur de l'école après son écartement a été jugé comme fondé. Une nouvelle qui fait grincer des dents certains parents qui songent à retirer leur(s) enfant(s) de l'établissement scolaire.
Le collège communal pecquois avait pris la décision, en avril 2021, d'écarter le directeur de l'école communale de Pecq, Benoît Dremaux, après avoir recueilli plusieurs plaintes d'institutrices et de parents d'élèves. La raison ? Il lui était reproché de ne pas avoir respecté plusieurs règles de missions sur le plan relationnel (précision importante, il ne s'agit en aucun cas de faits de moeurs).
Une procédure disciplinaire avait été lancée à son encontre et l'homme a quelques fois été invité à s'exprimer face aux conseillers communaux lors de huis clos durant cette période d'écartement.
De retour à la rentrée
Plus d'un an après sa mise à l'écart, les parents d'élèves ont reçu cette semaine un courrier signé de l'administration communale leur informant que le principal intéressé reprendra la fonction de directeur de l'école communale de Pecq à la rentrée scolaire. Une lettre brève qui est perçue comme un véritable coup de massue par certains.
"Personne, pas même le corps enseignant, ne peut assurer une scolarité saine, sereine, épanouie et en sécurité avec le retour de ce directeur. Une aberration pour tous !", s'est ainsi exprimée une citoyenne qui nous a interpellés via le bouton "alertez-nous" de notre site internet.
Délais trop longs
Destitué de ses fonctions, Benoît Dremaux avait décidé de contester sa mise à l'écart en entamant une procédure de recours auprès de la chambre des recours. Celle-ci a été considérée comme fondée. "Pas pour des raisons qui ont trait au fonds mais plutôt sur la forme puisqu'il y a eu violation du délais raisonnable", nous explique l'avocat de la commune, Jean Bourtembourg. En d'autres termes : la procédure a été jugée trop longue avant d'aboutir.
"Aucun manquements relatifs à sa lettre de mission"
Du côté de la défense du directeur, on réfute les propos tenus par la partie adverse. "Le directeur a bien gagné son recours tant sur le fond que sur la forme. La Chambre des recours, dans son avis détaillé sur cinq pages, après avoir constaté une violation manifeste du délai raisonnable par la Commune de Pecq (c'est à dire ne pas avoir diligenté dans des conditions normales une affaire urgente et avoir perdu toute possibilité de sanctionner à défaut de sévérité suffisante) a bien stipulé qu' "il n'y a dès lors pas lieu d'examiner plus avant la pertinence des manquements disciplinaires, par ailleurs fort peu précis dans les circonstances de temps et de lieu."
Il résulte de cette stipulation que la Chambre de recours n’a pas examiné plus en détail le recours puisque la violation du délai raisonnable suffit à infirmer la décision mais a tenu à mentionner que les griefs disciplinaires invoqués sont fort peu précis dans les circonstances de temps et de lieu, ce qui, bien sûr, démontre le non-fondement des reproches faits à Monsieur Dremaux. Par ailleurs, Monsieur Dremaux n’a jamais fait l’objet de reproches pédagogiques ou de manquements relatifs à sa lettre de mission.
Enfin, ce dernier confirme qu’il réintègre avec joie, enthousiasme, et l’accord de son pouvoir organisateur, ses fonctions et a la volonté de défendre au mieux l’enseignement communal au service de la Commune de Pecq".
Vers une inexorable exode?
La semaine prochaine sera marquée par la rentrée scolaire. Comment se passera-t-elle au sein de l'établissement communal pecquois ? Difficile, dans l'état actuel des choses, de l'imaginer sereine. De nombreux parents ont déjà désinscrit leur(s) enfant(s) de l'école ou songent à le faire. Et qui dit perte de nombreux enfants, dit perte de travail pour des institutrices qui, pour certaines, ne sont pas encore nommées.
Sébastien Lippens