La famille du Tournaisien Olivier Vandecasteele, détenu en Iran, reçue par le Premier ministre et le ministre de la justice

Un dossier très délicat qui pourrait encore prendre des mois.
Le Tournaisien Olivier Vandecasteele est détenu depuis le 24 février dans la prison d’Evin à Téhéran. Coupé de quasi tout contact avec l’extérieur, cet ancien travailleur humanitaire a vu sa santé fortement se dégrader.
Si dans un premier temps, pour des raisons diplomatiques, son incarcération avait fait l’objet de toutes les discrétions, le récent débat sur un traité qui pourrait organiser le transfèrement de détenus avec l’Iran a fait apparaître son nom lors de débats assez houleux au sein de la commission des Relations extérieures de la Chambre.
La famille Vandecasteele, bien connue dans la région de Tournai et Mouscron, est très inquiète quant à la santé et aux conditions de détention de leur fils et frère. Nathalie, sa sœur, et sa maman ont été reçues en début d’après-midi ce mercredi par Alexander De Croo, premier Ministre et Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice.
"L’entretien s’est passé de façon cordiale et a duré quasiment une heure. Alexander De Croo et Vincent Van Quickenborne sont bien au courant du dossier qu’ils estiment être très délicat. Pour eux, le traité permettrait de garantir la libération d’Olivier mais que cela pourrait encore prendre des mois", nous a confié sur la route du retour Nathalie Vandecasteele.
Elio Di Rupo : "Je condamne sans réserve cet emprisonnement"
Ce mercredi toujours, en séance plénière du Parlement de Wallonie, Jean-Luc Crucke a interrogé Elio Di Rupo sur la situation d'Olivier Vandecasteele. "Je compatis et comprends la famille Vandecasteele. Le gouvernement fédéral, vous le savez, fait le maximum sur le plan diplomatique pour tenter de trouver une solution. Je pense que la solution passera par la voie diplomatique. Je suis prêt à recevoir la famille, si vous le souhaitez. Je peux la recevoir avec vous. J’en parlerai au Premier Ministre. Je ferai ce que je peux mais je ne vais pas directement interférer sur les démarches diplomatiques du fédéral. Ceci étant, un mot sur l’Iran. L’Iran appartient à cette catégorie de « nouvel empire » dans cette géostratégie mondiale autoritaire, avec d’autres pays, si je prends la Chine, si je prends la Russie, si je prends la Turquie, et je peux continuer comme ça. L'Iran qui soutient les Houties au Yemen a emprisonné Monsieur Vandecasteele d'une manière tout à fait arbitraire. Je condamne sans réserve cet emprisonnement et je pense que nous devrions nous poser la question de ce qu'est la nouvelle géopolitique, et la géostratégie, après l'envahissement de la Russie en Ukraine. L’Iran appartient à cette catégorie de pays autoritaires avec des dictatures malgré le vernis démocratique et je pense que c'est un sujet très grave qui mériterait d'être débattu. En tout cas, vous pouvez compter sur moi, je ferai vraiment le maximum de ce que je peux faire pour aider la famille et Monsieur Vandecasteele lui-même", a répondu le ministre-président.
"Je veux remercier le Ministre-Président pour sa réponse et l'empathie qu’il montre à l’égard de cette famille et d'Olivier Vandecasteele. Je crois effectivement que pouvoir la recevoir ici et, s’il m’invite, je serai présent également, c’est un geste vis-à-vis d'une famille mais aussi vis-à-vis d'une personne qui est, comme vous l'avez dit, arbitrairement aujourd'hui détenue. Et par rapport à l’Iran, là aussi je peux vous suivre : c'est le meilleur et le pire. C'est le meilleur en terme de culture, en terme de beauté de ce que représente ce pays ; mais c'est aussi le pire en terme de droits de l'homme. Malheureusement, un citoyen wallon aujourd'hui y croupit", a répliqué Jean-Luc Crucke.
Aniko Ozorai