Don de sang des homosexuels : «exclusif et insupportable»

Don de sang des homosexuels : «exclusif et insupportable»

Don de sang des homosexuels : «exclusif et insupportable»

Les députés wallons Bruno Lefebvre et Daniel Senesael réagissent ouvertement à l'autorisation du don de sang pour les hommes homosexuels. 

La volonté de la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block de restreindre l'ouverture du don de sang des homosexuels à la condition qu'ils aient respecté un an d'abstinence "montre qu'une nouvelle fois des pratiques sexuelles sont décriées pour exclure", a dénoncé ce mardi Bruno Lefebvre.

Pour le député-bourgmestre de Chièvres, initiateur d'une résolution au parlement wallon en faveur du don de sang des homosexuels, le critère à prendre en compte doit certes être celui des pratiques protégées, mais quelle que soit l'orientation sexuelle. Ce n'est qu'en fonction de cela qu'il convient de définir une éventuelle période d'interdiction.

Une législation telle que proposée par la ministre Open Vld "va une nouvelle fois stigmatiser une communauté et non pas des comportements sexuels à risque, et placer la Belgique dans les pays les plus rétrogrades d'Europe", craint Bruno Lefebvre. "Il n'y a pas de groupe ou de populations à risque, mais bien des pratiques sexuelles risquées", résume le député qui insiste sur le renforcement des actions de sensibilisation auprès des jeunes et des moins jeunes.

"Une hypocrisie insupportable" pour Daniel Senesael

Il y a un peu plus d'un an et demi, le député-bourgmestre d'Estaimpuis avait déposé une proposition de résolution visant à supprimer l'exclusion du don de sang de personnes en raison de leur orientation sexuelle. Aujourd'hui, il estime que "Maggie De Block s'est enfin décidée d'agir en la matière mais avec une hypocrisie insupportable. Alors que notre pays a toujours été à l'avant-garde de droits individuels et sociaux et qu'il se situe en seconde position mondiale en matière de droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres, la condition d'abstinence d'un an imposée pour que les hommes homosexuels puissent donner leur sang est tout simplement inadmissible."

Pour Daniel Senesael, "le seul risque, ce sont les comportements. S'il est indispensable que la qualité des dons de sang soit garantie, il n'en reste pas moins que cette obligation d'abstinence durant un an est tout bonnement humiliante." Pour lui encore, "le seul critère de la qualité du sang doit être examiné et non l'origine de la population dont il est issu."

F. T.