Tournai : Paul-Olivier Delannois présente un budget “lucide, proactif et responsable” qui ne rassure pas l’opposition

Cette année encore, de nombreuses communes sont en difficulté. Il est parfois difficile de réussir à établir un budget et Tournai ne fait pas figure d’exception. Lors du conseil communal, Paul-Olivier Delannois a souhaité exprimer ses craintes pour l’avenir. “Depuis 2019 et mes attributions aux finances, je vous rappelle les nuages noirs qui obscurcissent notre horizon. Dans l'intérêt des Tournaisiens, il faut donc garder notre ligne de responsabilité. Il est aisé de dire où et comment dépenser de l'argent, mais de l'argent, il faut aussi en avoir. Surtout, il ne faut pas compromettre ou hypothéquer l'avenir.”

Le bourgmestre socialiste a rappelé que la ville était placée sous le plan Oxygène, que cela engendre des contraintes et que la situation est loin d’être idéale. “Ce plan corrige ainsi en partie les choix du fédéral qui fait peser sur les pouvoirs locaux des charges importantes en matière de pension, de police, de pompiers. Ce plan oxygène porte bien son nom. C'est une bouffée d'air pur dans un contexte où l'air serait irrespirable. Sinon, ce plan permet de postposer des dépenses. C'est une évidence. La situation, celle d'emprunter pour payer des coûts récurrents, n'est pas idéale.” Paul-Olivier Delannois espère avoir d’autres aides dans le futur pour que “les villes n’aillent pas dans le mur.”

Des investissements pour le patrimoine, pour le personnel mais surtout le projet du Hall Satta avance enfin

Parmi les dépenses annoncées, notons les indexations salariales, le prix de l’énergie ainsi que toutes les dépenses de routine qui prennent une part importante dans le budget. Ajoutons à cela de nombreux investissements à l’extraordinaire pour le patrimoine communal (12,7 millions d’euros). Parmi les projets : la rénovation de l’hôtel de ville, le Beffroi, la Tour Henri VIII ou encore le Mont de Piété. A côté de cela, il y a aussi la rénovation de l’Académie du soir ( 1, 4 million €) et la valorisation du Carré Janson pour près de 2 millions d’€.

Le sport n’est pas oublié dans ce budget avec notamment 13 millions d’euros pour la rénovation du hall Satta à Templeuve mais aussi des investissements pour la piscine de Kain ou encore le hall des sports. Des projets qui seront financés en partie par des subsides.

Lors de la séance du conseil, les groupes de la minorité ont fait part de leurs interrogations sur ce budget 2024. Même si le groupe Ensemble est conscient des efforts fournis, elle craint pour l’avenir. “On a connu le CRAC, le plan tonus, le plan Oxygène, il nous reste à espérer une manne céleste en 2025 pour venir au secours de nos finances.” Benjamin Brotcorne regrette un budget “à la hauteur de la mandature” avec “beaucoup de projets annoncés, certains concrétisés mais de nombreux inachevés.” Ensemble a décidé de s’abstenir lors des votes.

Même constat pour le MR qui, par la voix de Marie-Christine Marghem, regrette des budgets semblables mais avec des charges de plus en plus importantes. La conseillère communale libérale demande une vision claire pour le futur de la ville pour voir ce “qu’ils estiment pouvoir réaliser et sur ce qu’ils vont délaisser ou auxquels ils renoncent à faire parce que c'est impossible et qu'il faut préserver l'essentiel, à savoir le volume de l'emploi, donc la ressource humaine, fondamentale pour le fonctionnement de la ville en termes de service, en termes d'accueil, en termes d'écoute.” Elle craint aussi que la chasse aux subsides ne soit qu'une “façon d'aller chercher de l'argent pour entretenir un fond de roulement, une trésorerie et pouvoir essayer de rester à flot.” Le groupe MR a choisi de s’abstenir pour l’ordinaire et de voter contre à l’extraordinaire.

Enfin, pour le PTB, Dominique Martin a annoncé voter contre ce budget en exprimant sa déception en voyant certaines dépenses prévues et notamment celles concernant l'hôtel de ville. Pour elle, ces dépenses auraient pu être allouées à d’autres projets.